Ne pouvant rapporter cette Iris à aucune des nombreuses espèces du même genre actuellement connues, nous croyons devoir la considérer comme une espèce nouvelle. Il est cependant possible qu’elle ne diffère pas essentiellement de l’Iris Hangerica, publiée dans la flore de Hongrie; mais nous n’avons pu nous en assurer, n’ayant pas à notre disposition le volume de cet ouvrage dans lequel elle est figurée; et dans l’incertitude, nous ne voulons pas faire un rapprochement qui pourrait être erroné. Si notre plante est, en effet, la même que l’Iris Hunga-rica, ce dernier nom, comme le plus ancien, devra être adopté. On la distingue facilement des espèces voisines à ses feuilles droites, rouges dans le bas, aussi longues que la hampe; a ses spathes foliacées, dont la supérieure renferme deux fleurs; à la disposition des divisions du périgone, dont les extérieures, redressées et barbues dans près des deux tiers de leur hauteur, ne se renversent que dans le haut.
La racine, assez semblable à celle de l’Iris Germanique, est charnue, épaisse, rameuse, jaunâtre. Elle donne naissance, dans les pieds un peu agés, à de nombreux faisceaux de feuilles, dont les uns sont stériles, et les autres entourent les tiges. Ces feuilles sont droites, hautes de eing ou six décimètres, larges de trois ou quatre centimètres, glauques, entières, un peu plissées longitudina-lement. Celles qui embrassent les tiges sont plas petites, mais d’ailleurs semblables.
Du centre de plusieurs de ces faisceaux naissent des tiges greles, cylindriques, plus courtes que les feuilles stériles, chargées d’une ou deux feuilles, et de quatre ou cinq fleurs, dont l’inférieure est portée le plus souvent sur un rameau latéral. Deux de ces fleurs sont terminales, les autres sont presque sessiles sur les côtés de la tige. Toutes sont entourées par des spathes, dont les valves sont vertes et de consistance foliacée à l’époque de la floraison.
Le tabe du périgone est presque cylindrique dans sa partie libre, et un peu plus long que l’ovaire. Les divisions du limbe sont égales entre elles. Les trois extérieures sont barbues le long de leur ligne moyenne, dans les deux tiers de leur longueur, et, dans presque toute cette étendue, elles sont redressées et rapprochées les unes des autres. Au-delà, elles se renversent en dehors. Leur partie inférieure est blanchâtre, avec des nervures d’un violet terne. Leur partie supérieure est d’un beau violet pourpre, avec quelques stries blanches. Les divisions internes sont droites, ovales, avec un onglet court, plié en manière de gouttière, et glabre à lintérieur. Elles sont blanches, ondulées et crénelées sur les bords, qui sont finement liserés de violet.
Les filaments des étamines sont en forme d’alene, et supportent des anthères linéaires d’un blanc jaunâtre.
Lovaire est ovale, oblong, vert, marqué de six stries longitudinales. Les stigmates sont redressés, lancéolés, blancs avec le milieu d’un lilas pale. Leur lèvre interne est partagée en deux lobes aigus, dentelés sur les bords, longs de douze ou quinze millimètres. Linterne est courte, entière, arrondie.
L’Iris agréable est cultivée communément dans les jardins de la Belgique, d’où l’un de nous en a rapporté un pied, qui a fleuri cette année; mais elle est inconnue dans ceux de Paris. Nous croyons cependant qu’elle mériterait d’y être répandue, à cause de l’agrément de ses couleurs et de la facilité de sa culture, qui n’exige pas plus de soin que celle de l’Iris Germanique. Nous ignorons quelle est sa patrie. Elle fleurit au mois de mai.
Fam. des Iris. Juss.—Triandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.