Quoique l’Iris double-bulbe soit originaire du midi de l’Europe, et qu’elle soit cultivée dans la plupart des jardins de botanique, on n’en possède encore aucune figure complète: toutes celles qui sont indiquées dans le tableau qui précède cette description, se ressentent de l’imperfection où étaient les arts et les sciences naturelles, à l’époque où leurs auteurs vivaient. Cette plante mérite de fixer notre attention par certaines particularités de sa structure, qui s’éloigne assez des autres espèces de ce genre.
Son principal caractère est tiré de la racine: cette racine est bulbeuse; mais, au lieu d’être formé par une seule balbe, elle en offre deus placées l’une au dessus de l’autre, absolument comme dans les Safrans et les Glayeuls: ces bulbes sont solides, recouvertes en dehors par quelques tuniques minces striées, à demi-transparentes; ces tuniques cachent la séparation des bulbes, et forment à l’œil une racine arrondie de la grosseur d’une petite noix.
La tige s’élève du sommet de cette racine; elle est cylindrique, haute de 1–2 décimètres; dans le bas, elle porte le plus souvent deux feuilles engainées à leur base, étroites, creusées en canal, plus longues que la plante, courbées an sommet ou vers le milieu, terminées en pointe, souvent couchées à terre à cause de leur faiblesse.
Vers son extrémité, la tige porte deux ou trois fleurs qui s’épanouissent successivement, de manière que celle qui est ouverte semble toujours partir du sommet de la tige; ces fleurs sont sessiles, entourées de deux à quatre bractées membraneuses engainantes assez longues; leur couleur est d’un violet plus ou moins bleuâtre, avec trois taches jaunes sur les divisions extérieures. Le tube de la corolle est long, gréle, cylindrique; les divisions externes sont étalées, ovales, dépourvues de barbe à leur base; les trois autres sont droites, plus courtes que les précédentes.
Trois étamines, dont les filaments sont distinets, naissent devant les trois divisions extérieures, et sont cachées sous les trois stigmates qui sont pétaloides, divergents, en forme de voûte, fendus en deux lobes pointus à leurs extré-mités. Ces stigmates sont portés par un style cylindrique, gréle, alongé, caché dans le tube de la corolle, et posé sur un ovaire arrondi.
Après la floraison, la corolle se detrait; l’ovaire grossit et mûrit entouré par plusieurs bractées scarieuses, oblongues, engainées, déchirées vers le som-met: si l’on détache toutes ces enveloppes, on découvre la capsule, qui est à trois angles obtus, a trois loges, à trois valves tellement fines et transparentes, qu’on distingue les graines dans l’intérieur: cette capsale est portée sur un pédicelle propre, qu’on n’apercevait point avant la maturité, et elle est terminée par une pointe conique due au desséchement du bas du tube de la corolle.
Les graines sont sur deux rangs dans chaque loge, brunes, ovoïdes, chagri-nées, attachées à l’axe central.
Cette plante croit en Espagne, en Portugal, et sur les côtes de Barbarie: elle se trouve dans les champs.
Desfontaines l’a vu flearir pendant l’hiver à Alger: chez nous, elle fleurit seulement au printemps.
Ses bulbes ont une saveur douce, et peuvent se manger.
La Plante de grandeur naturelle.
Fam. des Iridées. Juss.—Triandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.