La patrie do Lis blane n’est pas bien exactement déterminée; il parait qu’il est originaire de l’Orient, d’où il aurait été, avec tant d’autres fleurs d’ornement, rapporté à l’époque des croisades. Linné dit qu’on le trouve à Cadix, mais sans citer son autorité; Maller l’a admis parmi les plantes indigènes de Suisse, parce que M. Chatelain l’a trouvé au mont Schlosberg, près de la Nenville: je l’ai moi-même trouvé, mais en petite quantité, dans des montagnes du Jura, au-dessus du Val de Travers, dans des lieux assez éloignés de toute habitation, mais ou il peut cependant s’être échappé des jardins.
Le Lis blanc est si connu, que j’ai eru inutile d’en donner une description; mais en étudiant avec soin la synonymie de cette plante, je crois m’être assuré que sous le nom de variété on y a réuni une espèce très-distinete dont je traiterai ci-après.
Notre variété B, qui serait mieux nommée monstruosité, présente une tige plate très-large, qui s’épanouit au sommet en un nombre immense de fleurs: de Bry en a compté 199 dans un pied qui a fleuri à Francfort-sur-Mein, et dont il donne une figure. Au reste, cet aplatissement de la tige est un accident qui se rencontre dans un grand nombre de plantes, telles que la chicorée, le jasioné, l’asperge, le jasminum fruticans, etc. Les physiologistes n’en ont point encore déterminé la cause.
Notre variété C est une autre monstruosité à fleur pleine très-grande, et presque semblable à celle des Magnoliers. Je la cite encore d’après de Bry et Gaspard Bauhin.
On en connait encore d’autres variétés & fleurs doubles, i fleurs rayées de rouge, et à feuilles panachées qui sont produites par la cultare, et qui n’offrent rien de remarquable.
Cette espèce parait avoir été apportée de Constantinople en Europe vers la fin du seixième siècle. Elle a été décrite et figurée par l’Ecluse, dont la figure a été copiée par Lobel et par de Bry. Comme cette plante a disparu de la plupart des jardins, Linné, ne l’ayant pas vue, l’a réunie comme variété au Lis blanc, dont elle diffère par ses fleurs pendantes, au lieu d’être dressées comme dans l’espèce commune. Miller, qui parait l’avoir cultivée, l’a rétablie comme espèce distinete, et a fait observer qu’outre la disposition de ses fleurs; elle diflère du Lis blane par sa tige plas courte, ses feuilles plus étroites et en plus petit nombre, ses fleurs un pen moins grosses, et ses pétales plus étroits à leur base. D’après ces caractères, il assure qu’elle est certainement distinete. Malgré ces autorités respectables, les botanistes subséquents ont continué à classer le Lis de Constantinople comme variété du Lis blanc: je ne crois pas cependant qu’à la seule inspection des figures citées on puisse garder des doutes sur la diversité de ces deux espèces, surtout si l’on réfléchit à l’asser tion positive de Miller.
Ce Lis, comme le précédent, est sujet, d’après l’Ecluse et Miller, à avoir une tige fortement comprimée et chargée d’un tres-grand nombre de fleurs.
Fam. des Liliacées. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.