Lilies & Roses of P.J. Redouté

roses plate #60

Rosa Centifolia

Var Bipinnata

Rosier a Feuilles de Céleri

Description

Cette singulière variété est l’une de celles que l’on ne peut obtenir en franc-de-pied que par le procédé de la marcotte. Dans cet état, l’arbuste végète lentement et difficilement, à moins qu’il ne soit placé dans un terrain un peu humide, et à une exposition très-favorable. Au reste, il forme un buisson peu touffu qui ne s’élève guère qu’à un pied et demi. Ses rameaux sont munis de quelques aiguillons fins, inégaux, recourbés, entremêlés de poils roides et glanduleux. Les feuilles sont bipin-nées, ou deux fois ailées à folioles d’une consistance molle, presque reniformes, profondement et doublement dentées, glabres en-dessus, légèrement tomenteuses en-dessous. Le pétiole et les folioles sont souvent lavés, en partie, d’une teinte plus ou moins rougeâtre. Les fleurs, assez. belles et très-odo-rantes, sont disposées par deux ou trois à l’extrémité des rameaux. Les calices, les pédoncules et la corolle sont absolument semblables à ceux de la Cent-feuilles commune, dans laquelle on trouve le type de notre variété.

Observations

Cet arbuste est moins recherché pour sa fleur qu’à cause de la singularité de son feuillage qui n’est, d’ailleurs, que le résultat d’une végétation monstrueuse. C’est M. Du Pont qui a fixé cet accident par la greffe, et communiqué le Rosier il y a douze ou quinze ans. Les folioles de l’arbuste, qui sont frisées ou crêpues, ressemblent assez aux feuilles du groseiller à ma-quereau, ce qui l’a fait appeler par les jardiniers R. Crispa, Rosier crépu. Quelques amateurs l’ont nommé Rosier à feuilles de groseiller, ou à feuilles de persil; mais il est plus généralement connu sous le nom de Rosier à feuilles de céleri.

Les feuilles de notre variété tendent continuellement, sur-tout dans les bons terrains, à reprendre leur forme primitive; et il n’est pas rare de trouver, sur le même arbuste, des feuilles bi-pinnées et des feuilles pareilles à celles de la Cent-feuilles commune. Souvent même, on les a vues toutes reprendre la forme de ces dernières feuilles. Il faut donc la greffer de temps en temps pour la conserver, et, à cet égard, nous nous permettrons d’éveiller l’attention des curieux; car, depuis quelques années, nous remarquons que ce Rosier, autrefois commun, est devenu plus rare dans les collections. Nous ignorons pourquoi on le néglige, lorsque son feuillage devrait le faire rechercher. Peut-être trouverait-on la cause de cet abandon dans la multitude de pucerons dont il est assez souvent couvert avant et pendant la floraison, circonstance qui rend en effet la fleur et ses appareils assez désagréables à la vue.

Cette variété pousse vigoureusement lorsqu’on la greffe sur le R. Canina. Il faut un peu l’abandonner à elle-même, car nous avons vu de très-beaux individus périr victimes d’une culture trop assidue.

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