Une bulbe ovoïde, brune, de la grosseur d’une petite prune, émet par sa base des fibres radicales peu nombreuses, très-étalées. De son sommet sortent quatre ou cinq feuilles radicales, longues de deux ou trois décimètres, larges de douze à dix-huit millimètres, courbées en gouttière, molles, glabres, et un peu aigues. Entre ces feuilles naissent deux ou trois hampes, de la même longueur qu’elles, demi-cylindriques, profondément striées, droites pendant la floraison et les premiers temps de la formation du fruit, couchées lorsque celui-ci parvient à sa parlaite maturité.
Les fleurs sont pour l’ordinaire au nombre de quatre à six, disposées en grappe lâche, et soutenues par des pédicelles toujours redressés, serrés contre la hampe, et inégaux en longueur, mais ne dépassant jamais beaucoup celle de la fleur. A la base de ces pédicelles sont des bractées membraneuses, obtuses; à peine longues d’un millimètre.
Le périgone est d’un bleu pâle. Ses divisions sont linéaires-lancéolées, un peu obtuses, étalées des leur base en manière de roue: chacune d’elles présente dans sa partie inférieure deux petites taches blanchâtres allongées.
Les étamines insérées à la base des divisions du périgone sont un peu plus courtes qu’elles. Leurs filaments, en forme d’alène, supportent des anthères oblongues, bleues et vacillantes. Le pollen est d’un gris violâtre.
L’ovaire est libre, arrondi, d’un vert gai, surmonté par un style plus long que les étamines. Le stigmate est simple.
La capsule est arrondie, à trois angles très-obtus, et à trois sillons peu pro-fonds. Elle est rougeâtre à sa partie supérieure. Ses loges renferment des semences, petites, arrondies.
La Seille agréable est assez répandue dans les parterres, où elle fleurit au mois d’avril. Elle est originaire des environs de Constantinople.
Les botanistes ont jusqu’à présent confondu sous le nom de Scilla amœna deux espèces très-distinetes, celle que nous venons de décrire, et à laquelle nous croyons devoir conserver ce nom, parce qu’elle est la plus généralement connue, et celle que nous avons décrite sous le même nom dans une de nos précédentes livraisons, mais que nous appellerons maintenant Scille à fleurs inclinées (Scilla cernua). Elles diffèrent l’une de l’autre par les caractères suivans. La forme de la bulbe est ovoïde dans la Scille agréable; elle est arrondie dans la Scille à fleurs inclinées. La hampe de cette dernière se renverse et se couche sur la terre immédiatement après la floraison: celle de la première reste droite long-temps après, et ne se renverse que lorsque le frait est presque entièrement mür. Les fleurs de la Scille à fleurs inclinées sont au nombre de deux, ou trois au plus, toujours penchées, ou même un peu pendantes avant leur entier épanouissement. Les divisions de leur périgone, rapprochées en manière de godet à leur base, ne se renversent en dehors qu’un peu au-dessus. Les fleurs de la Scille agréable, ordinairement au nombre de quatre ou six, sont toujours redressées, et les divisions de leur périgone s’étalent dès la base en manière de roue. Elles ne commencent à sépanouir que lorsque celles de la Scille à fleurs penchées sont presque entièrement passées. Enfin les feuilles de cette dernière espèce sont plus courtes, plus larges, et d’un vert beaucoup plus foncé que celles de la Scille agréable. Il ne faut confondre ni l’une ni l’autre avec la Scilla præcox, qui en dillère par ses fleurs beaucoup plus petites, et ses pédoncules plus longs.
La Plante entière de grandeur naturelle.
Fam. des Asphodèles. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.