La racine de cette Bermudienne s’éloigne, par sa structure, de celle de la plupart des plantes de la même famille. C’est une véritable bulbe ovale-oblongue, sans tubercule central. Les écailles qui la forment sont assez épaisses, et toutes d’une couleur rouge. Les extérieures sont minces, un peu läches, et d’un rouge très-foncé. Il sort de cette bulbe six ou sept feuilles lancéolées-linéaires, rétrécies dans le bas, engainantes, glabres, plissées en long, aiguës, longues d’un décimètre ou un décimètre et demi, larges d’un centimètre.
La hampe s’élève à la même hauteur que les feuilles. Elle est inclinée, grêle, comprimée, mais non ailée, simple et nue dans la plus grande partie de sa longueur. De sa partie superieure naissent deux ou trois rameaux ou pédoncules simples, alternes, dressés, à la base desquels sont des folioles ou bractées assez semblables aux feuilles radicales, mais beaucoup plus petites.
Les fleurs sont disposées comme dans les autres Bermudiennes. Elles sont réunies, au sommet de chaque rameau, en un faisceau terminal qu’entoure une spathe formée de deux valves foliacées, opposées, égales, ovales-lancéolées, aigues, ventrues, vertes, membraneuses au sommet. Les pédicelles sont grêles, blancs, entièrement cachés dans la spathe, ainsi que l’ovaire des fleurs épanouies et la totalité de celles qui ne le sont pas. Ils sont séparés par des bractées membraneuses.
Le périgone est d’un beau blane, divisé jusqu’à l’ovaire en six segments très-ouverts, et longs de treize ou quatorze millimètres. Les trois extérieurs sont ovales, dilatés au sommet, qui est arrondi et terminé par une petite pointe. Les trois intérieurs sont plus étroits, et un peu aigus.
Les étamines n’atteignent que le tiers de la longueur du périgone. Les filaments sont jaunes, en forme d’alène, soudés entre eux à leur base, de manière à former un tube extrémement court, divergents dans la plus grande partie de leur longueur. Les anthères sont oblongues, jaunes, dressées, à deux loges qui s’ouvrent en dehors.
L’ovaire est adhérent, lisse, vert, glabre, ovaletriangulaire, plus large dans le haut que dans le bas. Le style est très-court et se divise en trois stigmates grêles, en forme de soies, d’un jaune pâle, plus longs que les étamines.
La Bermudienne à feuilles plissées croit dans la Guyane, à Saint-Domingue, et probablement dans la plupart des Antilles. On la cultive dans les serres du Jardin du Muséum d’Histoire naturelle, où elle fleurit dans les mois de mai et de juin. Ses fleurs s’épanouissent le soir à six heures environ, et se fanent une ou deux heures après. Il ne s’en épanouit jamais qu’une à la fois dans chaque faisceau.
La plante que nous venons de décrire est moins grande et moins rameuse que celle à laquelle s’appliquent la plupart des synonymes que nous lui avons rapportés: cependant, comme elle n’en diffère pas par des caractères essentiels, nous n’avons pas cru devoir Ten separer. Suivant Dryander, qui, au rapport de M. Gawler, a vu dans l’herbier de Linné des échantillons de son Sisyrinchium palmifolium, c’est une autre espèce que notre plante: mais, comme ni M. Gawler, ni Dryander ne nous font connaitre en quoi consistent les différences entre ces deux espèces, nous ne croyons pas devoir pour le moment les distinguer.
Fam. des Iris. Juss.—Gynandrie triandrie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.