Une balbe charnue et de la grosseur du poing pousse, au mois de décembre, une touffe de feuilles vertes, alongées, un peu obtuses, courbées en gouttière, et qui se fanent avant la fleuraison; de la même bulbe, il sort, au mois de juillet suivant, une hampe droite, ferme, cylindrique, simple, haute de 5 à 6 déci-mètres, un peu brunâtre et couverte d’une poudre grise: de son sommet sélèvent plusieurs leurs pédonculées disposées en ombelle: leur nombre varie de 3 à 1o environ; elles sortent d’une spathe à deux valves oblongues, poin-tues, marcescentes, striées. Ces fleurs sont grandes, d’un beau rose, plus blanchâtres vers leur base intérieure, plas vives en couleur vers le sommet des lobes: au reste, leur teinte rose varie dintensité, mais sans jamais acquérir ni le rouge cerise de l’Amaryllis de la Reine, ni le rouge vermillon de l’Amaryllis équestre; chacune d’elles est en forme d’entonnoir trés-ouvert, à six parties séparées presque jusqu’à la base, oblongues, un peu pointues, A six étamines plus courtes que le périgone et un peu ascendantes au sommet; enfin à un style filiforme, plus long que les étamines et terminé par un stigmate simple.
La Belladonna, ou Belledame, ou Amaryllis à fleurs roses, est une tres-belle plante, abondamment cultivée en Italie pour l’ornement des appartements. Quoiqu’elle Meurisse à la fin de l’été, elle a encore le temps d’y porter des graines mûres: on la maltiplie de préférence, au moyen des cayeux qu’on lève au mois de juin, dans l’intervalle qui a lieu entre la dessiccation des feuilles et l’apparition des fleurs. Les Italiens envoient beaucoup de ces cayeux dans les contrées plas septentrionales de l’Europe, où on la cultive aussi comme fleur d’ornement, soit à cause de la beauté de sa fleur, soit pour l’odeur agréable qu’elle exhale, soit parce quelle fleurit à une époque ou toutes les autres plantes se dépouillent.
On la plante, au mois de juin, dans un terrain plutôt maigre que gras: elle réussit bien dans un sol platreux; on l’arrose peu, à moins que le mois de septembre ne soit très-see. Loignon doit être planté au midi, et garanti avec soin des relées.
La patrie de la Belladonne est encore un sujet de discussion qui est lie avec la synonymie de cette plante, fort embrouillée dans les auteurs. D’après Pétiver et L’Héritier, elle serait indigène du Cap-de-Bonne-Espérance: tous les Autres botanistes l’ont indiquée comme indigène de l’Amérique méridionale; mais probablement ils ont été induits dans cette opinion, parce qu’ils croyaient que leur plante était celle de Linné, de Sloane ou de Seba: maintenant qu’il est bien certain que la Belladonne n’est aucune des plantes décrites par ces auteurs, on doit donner plus de confiance au témoignage de Pétiver, et il est plus probable que notre plante provient du Cap.
Quoique la Belladonne soit bien commune dans le midi de l’Europe, les botanistes du Nord ont introduit une grande confusion dans sa synonymie. Linné a donné le nom de Belladonna à une espèce pour laquelle il cité une figure de Seba, qui appartient évidemment à l’Amaryllis équestre, quoiqu’elle ait trois fleurs au lieu de deux. Herman a donné aussi le nom de Belladonna à l’Amaryllis équestre. Miller a rétabli la vérité, mais a cité un synonyme faux de Mérian, et n’a pas d’ailleurs été assez suivi. Lamarck et L’Héritier ont rétabli et la vraie synonymie et le vrai nom de la Belladonna, et tout embarras semblait etre levé. M. Willdenow a de nouveau confondu les syno-nymes, en joignant les phrases de Sloane et de Seba avec celle de L’Héritier. Rien n’est plus aisé cependant que de distinguer ces trois plantes, souvent confondues.
Fam. des Narcisses. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
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