Lilies & Roses of P.J. Redouté

lilies plate #62

Amaryllis Broussonetii

Amaryllis de Broussonet

Description

Cette nouvelle espèce d’Amaryllis a quelques rapports avec l’Amaryllis rayée, à cause des bandes purparines qui décorent sa fleur; mais elle s’en distingue à sa hampe comprimée et non cylindrique, à ses fleurs pédicellées et seulement au nombre de deux dans chaque spathe, et à la longueur du tube de la corolle.

Une bulbe arrondie émet plusieurs feuilles étalées, linéaires-oblongues, larges de 4 décimètres environ sur une largeur de 3 centimètres, pliées en forme de gouttière, planes sur les bords dans leur jeunesse, ensuite plissées ou ondulées, toujours glabres et d’un beau vert.

La hampe est comprimée, souvent rougeâtre, droite, et sa longueur ne dépasse guère a décimètres; la spathe est composée de deux folioles oppo-sées, concaves, lancéolées, obtuses, blanches et luisantes à l’intérieur, striées de lignes purpurines en dehors; ces deux folioles embrassent la base et la partie inférieure du tube de la fleur: on trouve dans cette spathe quatre petites bractées filiformes et peu apparentes.

Les fleurs sont au nombre de deux, qui s’épanouissent l’une après l’autre, et dont la floraison ne dure pas au delà d’un jour pour chacune; leur tube est droit, cylindrique, verdatre à sa base, purpurin vers le sommet, long de plus d’un décimètre; l’entrée du tube est glabre; le limbe est un peu penché, divisé en six lanières profondes, ovales-oblongues, amincies aux deux extrémités, blan-ches, avec une bande purpurine qui les traverse dans le sens de leur longueur.

Devant chacune de ces lanières est placée une étamine: les filaments sont blancs, purpurins au sommet, cylindriques, pointus, courbés en avant, ascendants vers le sommet; les anthères sont d’un vert foncé et d’une forme qui approche de celle d’un croissant; le pollen est d’un jaune pâle.

L’ovaire est soude avec la corolle, à peu près triangulaire, vert, glabre et lisse; le style ressemble aux filaments des étamines, soit pour la forme, soit pour la direction, soit pour la couleur, et se termine par trois stigmates purpurins et étalés.

Je n’ai pas vu le fruit de cette plante.

Histoire

Cette belle espèce d’Amaryllis est originaire de la côte d’Afrique, aux environs de Sierra-Leone. Nous en devons la connaissance au savant voyageur Broussonet, qui, pendant son séjour aux iles Canaries, a reçu cette plante de la côte d’Afrique, et en a fait parvenir des oignons au citoyen Cels, dans le jardin duquel elle a fleuri au milieu de l’été passé.

Nous avons cru devoir donner à notre nouvelle Amaryllis le nom du naturaliste auquel nous la devons, et dont nous aurons plus d’une fois occasion de citer dans cet ouvrage les intéressants travaux.

Observations

Cette espèce, comparée avec la précédente, nous donne un exemple frappant de la diversité que présentent les Amaryllis relativement à la division de leur fleur; dans quelques-unes, la corolle est fendue jusqu’à la base, et n’ollre presque aucune apparence de tube, comme on le voit dans les espèces originaires de l’Asie, tels que les Amaryllis aurea, sarniensis, orientalis, montana, tatarica. Au contraire, dans la plupart des espéces de ce genre, les divisions de la corolle sont soudées ensemble par la base, de manière à former un tube dont la longueur varie, et dont l’Amaryllis de Broussonet nous offre un exemple frappant. Ce caractère semble fournir deux sections assez naturelles dans le genre Amaryllis. L’Amaryllis de Broussonet se rapproche des Crinues par la longueur du tube de sa fleur, et l’absence de toute écaille à l’entrée de ce tube; mais elle ne peut être sans difficulte éloignée des Amaryllis, à cause de ses fleurs penchées, de ses étamines un peu inégales, inclinées et ascendantes, de ses corolles marquées de bandes longitudinales comme l’Amaryllis rayée, et surtout à cause de son port.

Fam. des Narcisses. Juss.—Hexandrie Monogynie. Lin.

  • Amaryllis Broussonetii. A. spathâ biflorâ, colollæ tubo longo, fauce glabrâ, laciniis medio fasciatis.
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The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.

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