La racine de cet Asphodèle est formée par un faisceau de tubercules fusi-formes, blanes, de la grosseur du doigt et de la longueur d’un décimètre au moins. Elle donne naissance à un grand nombre de feuilles linéaires, redressées, aigués, très-entières, glabres, glauques, pliées en gouttière le long de leur nervure moyenne, qui est plus saillante que les autres, longues de trois à six déci-mètres, larges d’un à deux centimètres à leur base et dans leur partie moyenne, au-delà de laquelle elles se rétrécissent graduellement jusqu’à leur sommet.
La tige ou hampe est droite, haute d’un mètre à un mètre et demi, presque aussi grosse que le doigt, eylindrique, glabre, glauque, tantôt simple, tantôt émettant quelques rameaux redressés.
Les fleurs sont blanches, très-nombreuses, disposées en grappe allongée, conique. Elles sont soutenues par des pédicelles droits, étalés presque horizon-talement, présentant une sorte d’articulation vers leur partie moyenne, longs de quinze millimètres dans le bas de la grappe, plus courts dans le haut. A la base de chaque pédicelle est une bractée linéaire-lancéolée, membraneuse, plus longue que lui.
Le périgone est divisé, jusqu’à sa base, en six lanières très-étalées, longues de près de deux centimètres, ovales oblongues, obtuses, égales entre elles, un peu concaves, d’un beau blane, avec leur ligne moyenne brune.
Les étamines sont de la longueur des segments du périgone. Leurs filaments sont en forme d’alène, blancs, dilatés à leur base, qui est courbée en manière de voûte, d’une couleur brunâtre et hérissés sur les bords de cils assez courts. Les anthères sont d’un jaune brun, ovales-oblongues, vacillantes, à deux loges qui s’ouvrent en dedans.
L’ovaire est libre, arrondi, vert, lisse, caché par l’espèce de voûte que forme la partie dilatée des filaments des étamines, terminé par un stigmate échancré, à deux lobes peu distinets.
Le fruit est une capsule sphérique de la grosseur d’une cerise, à trois loges, dont chacune renferme deux semences noires, oblongues, triangulaires.
L’Asphodèle rameux est indigène du midi de l’Europe et de Barbarie, La variété A se trouve particulièrement sur les bords de la Méditerranée, où elle est extrêmement commune, dans les lieux arides et incultes. Les troupeaux refusent de la manger, et on n’en tire presque aucun parti. La variété B croit dans les forêts, et son habitation s’étend dans des contrées un peu plus septen-trionales. Elle est fort répandue dans l’ouest de la France, du Maine jusqu’aux Pyrénées. L’une et l’autre fleurissent au printemps, mais la première est plus précoce.
Le botaniste anglais Miller, qui a été suivi en cela par M. Willdenow et plusieurs autres botanistes distingués, regarde comme des espèces distinctes les deux variétés de l’Asphodèle rameux. Nous serions d’autant plus disposés à nous ranger à cet avis, que nous avons pu juger par nous-mêmes, en les voyant dans leur pays natal, de la grande dillérence de port qui existe entre elles; mais nous renonçons i le faire, faute de savoir quels caractères il faudrait assigner aux deux espèces. Ceux qui ont été donnés jusqu’à présent sont illu-soires. L’Asphodeles albus, auquel il faut rapporter notre description et notre figure, est le plus souvent rameux, Les bractées de l’Asphodelas ramosus, proprement dit, dépassent ordinairement les pédicelles, aussi-bien que celles de l’Asphodelus albus. Les fleurs, loin d’etre plus petites dans cette dernière espèce, comme le dit M. Willdenow, sont au contraire plus grandes dans les individus que nous avons été à même d’observer que ne le sont celles de l’Asphodelus ramosus. Peut-être tirera-t-on de meilleurs caractères de la longueur proportionnelle des étamines, ainsi que de la couleur des bractées. Peut-étre existe-t-il plus de deux espèces confondues sous le nom d’Asphodelas ramosus.
Fam. des Asphodèles. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
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