Un faisceau de fibres blanches épaisses, fusiformes, grosses comme une petite plume d’oie, forme la racine de cette plante. Il en sort un petit nombre de feuilles linéaires-lancéolées, rétrécies en pointe au sommet, pliées en gouttière suivant leur longueur, glabres, marquées de nervures saillantes, longues de quinze à vingt centimètres. Entre ces feuilles s’élèvent trois ou quatre hampes, grèles, elfilées, hautes de quatre à six décimètres, presque cylindriques, glabres, glauques et tres-simples.
Les fleurs forment une grappe terminale, läche et très-allongée. Elles sont réunies trois ensemble à l’aisselle de chaque bractée, et sontenues par des pédicelles grèles, arqués, longs de quinze millimètres. Les bractées sont lancéolées-linéaires, demi-membraneuses.
Le périgone est d’un beau jaune, divisé jusqu’à sa base en six segments iris-étalés, et meme un peu renversés en dessous. Trois de ces segments sont ovales. Les trois autres sont lancéolés. Tous sont glabres et un peu obtus.
Les filaments des étamines sont jaunes, en forme de massue, arqués, insérés à la base des segments du périgone. Ils sont profondément striés en travers dans leur partie renflée, que l’on pourrait considérer comme formée par la réunion d’un grand nombre de petits feuillets circulaires et transversaux enfilés par un axe commun. Les anthères sont jaunes, linéaires, soudées ensemble par leurs bords, de manière à former un cylindre ou plutôt un cône creux exactement semblable à celui qu’on remarque dans les plantes de la grande famille des composées. Leurs deus loges s’ouvrent en dedans et s’écartent par la base. Le pollen est jaune.
L’ovaire est libre, vert, prismatique, a trois faces, à six sillons. Le style est jaune, filiforme, plas long que les étamines. Il est terminé par un stigmate tres-petit et en forme de tète.
Nous n’avons pas va le fruit, qui, suivant Cavanilles, est une capsule à trois valves, a trois loges, renfermant plusieurs graines anguleuses très-petites.
L’Echéandie à feuilles ternées est, suivant M. Ortega, originaire de l’ile de Caba. On la cultive depuis quelques années dans les jardins de Madrid, d’où on l’a probablement envoyée à celui du Muséum d’Histoire naturelle de Paris, dans lequel nous l’avons vue en fleur au mois de septembre.
Cavanilles, à qui l’on doit la première connaissance de cette plante, l’a placée parmi les Anthérics. Son port et la singulière disposition que présentent ses étamines l’en écartent évidemment, et nous ne pouvons qu’adopter le sentiment de M. Ortega, qui l’a considérée comme un genre distinct, auquel il a donné le nom d’Echeandia. M. Persoon l’avait réunie depuis au genre Conanthera, mais, ainsi qu’il l’a remarqué lui-même par la suite, cette réunion ne peut avoir lieu à cause de la disposition du froit qui, dans un cas, est une baie, et dans l’autre une capsule. Sans cette dernière circonstance, nous croirions que la place de l’Echeandia est dans l’ordre naturel auprès des Dianellas, dont elle se rapproche beaucoup par le port; mais, à cause de son fruit capsulaire, il faut plutôt la mettre auprès des Phalangères, dans la familles des Asphodèles.
Fam. des Asphodèles. Juss.—Syngénésie monogamie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.