Lilies & Roses of P.J. Redouté

lilies plate #331

Canna Gigantea

Balisier Géant

Description

L’on a réuni sous le nom de Canna indica quelques plantes qui, très-voisines par leurs principaux caractères, présentent néanmoins des différences de port assez constantes pour que plusieurs botanistes les aient regardées comme des espèces distinetes. Il est cependant douteux que ce ne soient pas de simples variétés. Il n’en est pas de même de celle dont nous donnons ici la figure. Quoique se rapprochant, à plusieurs égards, du Balisier d’Inde, elle en dillère par des caractères tranchés qui ne permettent pas de la confondre avec lui. Tels sont entre autres la hauteur considérable à laquelle elle parvient, le temps qui s’écoule entre le moment où sa tige commence à se développer et celui où elle se charge de fleurs, la longueur des pédoncules floraux et la forme arrondie de l’ovaire.

La tige de cette belle plante s’élève à la hauteur de deux mèfres environ. Dans plus de la moitié de sa longueur, elle est couverte par les gaines des feuilles, dont la plupart ont perdu leur limbe à l’époque de la floraison. Sa partie supérieure est nue, grêle, cylindrique, glabre et très-droite.

Les feuilles sont frès-grandes, portées sur des pétioles arqués, demi-eylin-driques, dont les bords prolongés en ailes membraneuses forment une gaine qui, dans la plus grande partie de sa lougueur, embrasse la tige et les pétioles des feuilles situées au-dessus. Leur limbe est ovale, ou ovale-lancéolé, entier sur les bords, d’un vert laisant, étalé horizontalement, long de cing ou six déci-mètres, large de vingt-cinq centimètres. Dans toute sa longueur règne une nervure longitudinale très-forte, qui émet des deux côtés des nervures transversales beaucoup plus faibles et très-nombreuses. Les feuilles supérieures sont plus petites, plus redressées et presque sessiles.

Les fleurs, au nombre de douze environ, forment une panicule, ou plutôt une grappe courte, assez läche. Les pédicelles qui les supportent sont longs d’un centimètre au moins et réunis deux à deux. Dans chaque groupe il y en a toujours un qui est absolument nu, tandis que lautre porte un peu au-dessus de sa base une bractée caduque, membraneuse, lancéolée et plus longue que lui.

L’ovaire est arrondi, hérissé de tubercules nombreux, adhérent au périgone. Celui-ci se compose de trois couches bien distinctes. La première, que l’on pourrait considérer comme un calice, est divisée, jusqu’à l’ovaire, en trois lanières lancéolées, blanchâtres, droites, longues de quinze millimètres environ. La couche moyenne est également divisée jusqu’auprés de l’ovaire, en trois segments, linéaires-lancéolés, aigus; mais ceux-ci diffèrent des divisions de la couche extérieure, par leur longueur, qui est de cinq à six centimètres, par leur consistance plus ferme, et par leur couleur rouge-écarlate. La couche intérieure est formée d’une seule pièce, longue de huit centimètres environ, en forme de tube dans le bas, d’une belle couleur écarlate, partagée dans une assez grande partie de sa longueur, en cinq lanières linéaires-lancéolées, obtuses, écartées dans le haut. Quatre de ces lanières sont à peu près droites; la cinquième, un peu plus épaisse que les autres, est roulée en dehors à son sommet, et porte sur l’un de ses bords une étamine dont le flament lui est adhérent dans toute sa longueur. L’anthère est linéaire-oblongue, libre dans sa partie supérieure, d’un brun pâle, à deux loges qui s’ouvrent latéralement.

Le style ressemble beaucoup aux divisions intérieures du périgone auxquelles il adhère dans le bas; il est seulement un peu plus épais. Le stigmate est termi-nal, jaune, à deux lèvres peu distinetes.

Histoire

Nous ignorons quelle est la patrie du Balisier géant. On l’a introduit depuis quelques années dans les jardins d’ornement, mais il y a trèstarement fleuri. C’est dans celui de M. Biequelin, à Paris, que nous avons vu l’individu dont nous donnons ici la figure. Il y était en fleurs au mois de février. Son développement se fait beaucoup plus lentement que celui du Balisier d’Inde, et demande de deux à trois ans, du moins dans nos jardins. On l’abrite ordinairement dans la serre chaude, mais il vient très-bien aussi dans l’orangerie.

Explication de la planche

Le haut de la Plante de grandeur naturelle.

  1. L’étamine et le style.
  2. L’ovaire et les divisions extérieures du périgone.
  3. L’ovaire et la partie inférieure du style.

Fam. des Balisiers. Juss.—Monandrie monogynie. Lin.

  • Canna gigantea. C. foliis ovatis nervosis, floribus pedunculatis paniculatis, pedunculis conjugatis, germinibus subrotundis.
  • Canna gigantea. Desfont. catal. hort. botan. Parisiens. p. 32.
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The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.

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