La tige comprimée à deux tranchants de ce Crinum suflit pour le distinguer de la plupart des espèces du même genre. La grandeur à laquelle il parvient, l’absence d’un rebord cartilagineux sur les feuilles, l’éloignent du Crinum bracteatum décrit et figuré par Jacquin dans l’Hortes Schoenbrunensis. Son port le rapproche du Crinm Americanum, dont nous avons donné précédemment la description; mais il en diffère par sa tige beaucoup plus comprimée, et par les divisions du périgone qui sont plus longues que le tube.
Une racine fibreuse donne naissance à une sorte de tige charnue formée par la base des feuilles, haute de trois décimètres, épaisse de huit centimètres, couverte de tuniques blanchâtres.
Les feuilles sont longues d’un mètre, ou d’un mètre et demi, linéaires-lancéolées, aigués, un peu courbées en gouttière, glabres, entières, nullement ondulées, ni cartilagineuses sur les bords, marquées de nervures peu saillantes, plissées longitudinalement vers leur sommet.
La hampe sort de laisselle de l’une des feuilles inférieures. Elle est haute d’un métre, très-fortement comprimée, à deux tranchants aigus.
Les fleurs, au nombre de trente environ, forment une ombelle demi-sphé-rique, láche. Elles sont supportées par des pédicelles épais, longs de trois centi-mètres. La spathe est à deux valves membraneuses, longues d’un décimètre, qui se renversent promptement en dehors et viennent s’appliquer contre la hampe; des bractées linéaires, membraneuses, très-étroites, également longues d’un décimètre, séparent les fleurs.
Le tube du périgone est cylindrique, vert; sa longueur, en y comprenant l’ovaire, est de huit centimètres. Les divisions du limbe sont un peu plus longues que le tube, linéaires-lancéolées, étalées, fortement arquées, légèrement courbées en gouttière. Les trois intérieures sont nu peu ondulées à leur extrémité. Les trois extérieures portent en dedans, à leur sommet, une petite pointe dirigée en arrière.
Les étamines sont de moitié plus courtes que les divisions du périgone. Leurs filaments sont droits, filiformes, blanes inférieurement, violets supérieurement. Les anthères sont linéaires, vacillantes, insérées vers le tiers de leur longueur. Le pollen est d’un jaune orangé.
L’ovaire est ovale-oblong, lisse, vert. Le style est filiforme, un peu plus long que les étamines, courbé à sa sortie du tube, blanc inférieurement, violet dans le haut. Le stigmate est petit, à trois lobes peu distincts.
Le nom sous lequel on a reçu ce beau Crinum au jardin du Muséum d’Histoire naturelle semble indiquer qu’il est originaire de Tile célèbre d’Otaïti; mais nous n’avons pas d’autres données sur sa patrie. On le cultive depuis une dixaine d’années dans les serres de ce jardin, où il a fleuri, pour la première fois, l’année dernière, dans les mois de juillet et d’août. Les fleurs exhalent une odeur très-suave.
Fam. des Narcisses. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.