Un double tubercule couvert d’une tunique brune, formée de plusieurs plans de fibres entrecroisées en manière de réseau, émet par en bas des fibrilles radicales nombreuses, et donne naissance par sa partie supérieure à une ou pla sieurs hampes tres-courtes, situées chacune au milieu d’un faisceau de 3 ou 4 feuilles linéaires, planes, glabres, aiguës, larges de 3 millimètres environ, roulées en dehors sur leurs bords, et munies d’une nervure moyenne, blanche, fort développée. Ces feuilles sont, ainsi que la hampe qu’elles entourent, enveloppées à leur base par trois ou quatre gaines membraneuses. Lahampe elle-mème, qui est très-courte et entièrement enfouie dans la terre, est cachée dans une petite gaine membraneuse particulière. Elle porte à son sommet une fleur soli-taire, entourée dans toute la longueur de son tube par une bractée ou spathe membraneuse, qui nait immédiatement au dessous de l’ovaire. Le tabe de cette fleur est grele, cylindrique, plus long, pour l’ordinaire, que les divisions da limbe. Celles-ci sont au mi ibre de six, lancéolées, tantôt obtuses et arrondies au sommet, tantôt plus ou moins aigués. Leur couleur varie beaucoup. Elle est le plus souvent tout-à-fait blanche ou violette: quelquefois elle présente des variétés intermédiaires; quelquefois aussi elle est bleue. A l’entrée du tube est une tonfle de poils glanduleux qui manque dans les espèces voisines. Les filaments des étamines sont blanes, en forme d’alene. Ils supportent des anthères jaunes, linéaires, assez longues et redressées. Lovaire est oblong, triangulaire, marqué souvent de six lignes violettes. Le style est filiforme, blanc, plas long que le tube du périgone, surmonté par un stigmate d’une couleur orangée vive, divisé peu profondément en trois lanières courtes, larges, plus ou moins découpées ou dentées. Tantôt ce stigmate dépasse le niveau des anthères, tantôt il reste au dessous. Il n’exhale aucune odeur. La capsule, de mème forme que l’ovaire, est à trois loges, dont chacune renferme des semences ovales et nombreuses.
Le Safran printanier est commun dans les montagnes des régions tempé rées de l’Europe. Son développement, qui est toujours immédiatement cons-cutif à la fonte des neiges, se fait au premier printemps dans les lieux peu élevés, mais est souvent retardé jusqn’à la fin de l’été dans les hautes sommités. Il est assez remarquable que la variété à fleurs blanches et celle à fleurs violettes se trouvent presque toujours mélées ensemble, sans qu’on observe, du moins pour l’ordinaire, de variétés intermédiaires. On les coltive l’une et l’autre dans les parterres, dont elles font, au premier printemps, l’un des principaux ornements, et oi on les mélange le plus souvent avec le Safran jaune.
La plapart des botanistes modernes ont confondu avec le Safran printanier, une espèce très-distinete que nous avons décrite dans une de nos précédentes livraisons sons le nom de Safran jaune. Nous avons indiqué à cette ocension les caractères qui distinguent ces deux espèces avec assez de soin pour qu’il ne soit pas nécessaire d’y revenir. Nous nous bornerons en conséquence à remarquer ici que c’est A tort que nous avons regardé avec M. Gawler comme un des caractères du Safran printanier, d’avoir le stigmate plus long que les éta-mines, cette disposition n’étant pas constante, et qu’il ne faut non plus attacher aucune importance à celui qui se tire de la proportion relative du tube et du limbe de la fleur.
Fam. des Iris. Juss.—Triandrie monogynie. Lin.
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