La racine de cette jolie plante est une bulbe alongée recouverte de tuniques lâches. Elle se divise pour l’ordinaire, dans sa partie inférieure, en trois ou quatre segments qui sont analogues, pour leur forme, à des dents incisives, et qui émettent des fibres radicales, nombreuses et fort grêles. De son extrémité supérieure naissent deux feuilles radicales, ovales-lancéolées, aigues, longues de 1o à 12 centimètres, larges de trois dans la variété A, plus étroites dans la variété B, verte, et le plus souvent marquées de taches d’un rouge obscur, rétrécies à leur base en un pétiole qui se termine par une gaine de deux à trois centimètres de longueur.
Du milieu de cette gaine il sort une hampe un peu plus longue que les feuilles et terminée par une fleur solitaire pendante, dont la couleur est blanchâtre ou d’un pourpre plus ou moins foncé dans les variétés A et B, jaune dans la variété C.
Le périgone est à six divisions très-profondes. Les segments en sont longs, de trois centimètres environ, étalés, lancéolés, aigus, entiers sur les bords, à demi-réfléchis en dessus. Les trois intérieurs sont munis à leur base interne de deux callosités.
Les étamines, au nombre de six, sont insérées à la base des segments du périgone, et dépassent à peine la moitié de leur longueur. Les filaments sont aplatis, larges dans leur partie moyenne, et rétrécis à leur sommet en une pointe fine qui supporte une anthère oblongue et redressée.
L’ovaire est oblong et triangulaire. Le style qui le surmonte est plus long que les étamines, et terminé par trois stigmates obtus et étalés. La capsule est triangulaire, à trois valves et à trois loges, et renferme des graines arrondies.
L’Erythrone Dent de Chien croit naturellement dans les montagnes des contrées méridionales de l’Europe et dans la Sibérie. La variété C, remarquable par sa fleur jaune, est indigène des régions les plus froides de l’Amérique septentrionale.
Cette plante réussit assex bien dans les plates-bandes des jardias, où elle fleurit dans le commencement d’avril.
Les Tartares mangent la racine de l’Erythrone desséchée, réduite en poudre et délayée dans du lait, ou cuite dans du bouillon. Gmelin, à qui l’on doit cette observation, a goûté lui-même plusieurs fois de cet aliment, qu’il a trouvé agréable, fort nourrissant et sans aucune acreté.
Fam. des Lis. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.