Lilies & Roses of P.J. Redouté

lilies plate #476

Furcræa Gigantea

Fourcroye Gigantesque

Description

Racines très-nombreuses, cylindriques, épaisses comme le doigt auriculaire, exhalant l’odeur de l’Althéa, blanchâtres et pubescentes à la loupe dans leur jeunesse, cendrées, glabres et creusées en gouttière dans leur état adulte.

Tige ou souche cylindrique, droite, simple, cendrée, fendillée et rude, à cause des débris et des cicatrices des anciennes feuilles, haute de cinq décimé-tres, et épaisse de sept.

Feuilles nombreuses, placées vers le sommet de la tige, sessiles, lancéolées-aigues; les extérieures arquées à la base, épaisses, enduites d’un suc visqueux et fétide, garnies de dents épineuses, planes, écartées et crochues au sommet, convexes en dessous, roides, entières, concaves et tombantes dans leur état adulte, longues de dix-sept décimètres, larges de treize à quatorze centimètres: les intérieures droites, entières, rougeâtres sur les bords et au sommet, de moitié plus courtes que les extérieures.

Pédoncule floral, cylindrique à sa base, un peu anguleux dans la partie su-périeure, droit, rameux, lisse, d’un vert gai, quelquefois pourpre ou moucheté. de points rouges, chargé de quelques bractées, haut de sept mètres et demi, épais de vingt-huit centimètres à la base, et décroissant graduellement, en sorte qu’au milieu il est épais de dix-neuf seulement.

Fleurs au nombre de plus de mille, disposées en une immense panicule. Bractées alternes, concaves, terminées en pointe, embrassant le pédoncule par leur base, entières; les intérieures longues de trois décimètres, droites, de la couleur des feuilles inférieures; les supérieures successivement plus petites, d’abord vertes, puis marcescentes, étalées. Rameaux sortant des aisselles des bractées, cylindriques, ouverts, se divisant en petits rameaux munis aussi de bractées, sortant trois à trois de chacune d’elles; le plus souvent il en avorte une ou deux.

Calice nul.

Corolle d’un blanc verdâtre, exhalant une odeur désagréable, placée sur l’ovaire, dépourvue de tube, à six divisions profondes, ou à six pétales verdâtres sur leur disque extérieur, blancs sur les bords, plans, égaux, obtus, trois exté rieurs oblongs, trois intérieurs ovales.

Etamines six. Filets insérés sur un bourrelet corollaire qui couvre la base de l’ovaire, épais et comprimés à la base, en alène et pointus au sommet, blancs, de moitié plus courts que la corolle. Anthères oblongues, jaunes, vacillantes.

Pistil. Ovaire sous la corolle, à trois angles, verdâtre, puis jaunâtre comme la corolle après la floraison, de la longueur des divisions de la corolle. Style à trois angles obtus, à trois sillons, droit, épais à sa base, de la longueur des étamines. Stigmate frangé ou terminé par une membrane frangée (d’après Ventenat), obtus et à trois angles arrondis (d’après Jacquin).

Péricarpe. Capsule à trois loges, à trois valves, avortée.

Graines nombreuses, avortées.

Histoire

La Fourcroye gigantesque est originaire de Curaçao et de Saint-Domingue.

Depuis long-temps on possède cette plante dans les jardins, et elle n’y a encore fleuri que deux fois; la première, dans le jardin de Schoenbrunn, en hiver; la seconde, au Jardin des Plantes de Paris, pendant l’été.

Jacquin raconte que sa panicule s’éleva à la hauteur de dix mètres (trente-deux pieds), que le pédoncule était épais comme le bras, et qu’après avoir développé plusieurs milliers de fleurs, la plante ne donna aucun fruit; mais qu’à leur place il se développa une foule de bulbes ovales, pointues et sessiles, formées de folioles roulées les unes sur les autres, qui tombèrent d’elles-mêmes au mois de juin, et produisirent une nombreuse famille.

Aublet, qui a cultivé cette plante à l’Ile-de-France, dit qu’au lieu de fleurir, la hampe se chargea d’une grande quantité de bulbes.

Ventenat, qui a décrit avec le plus grand soin la floraison de cette plante, au Jardin de Paris en 1793, fait observer que le pied qui a fleuri y existait déjà en 1723: à la faveur de la chaleur de l’été de 1793, la plante poussa avec une grande rapidité; quelques jours de froid, survenus dans le commencement de sa floraison, firent craindre sa mort: on la transporta dans une serre chaude; *elle y resta quelques jours sans prendre d’accroissement, puis recommença à pousser avec activité; à la fin du mois d’octobre, les fleurs commencèrent à s’épanouir.

Fam. des Ananas. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.

  • Furcræa gigantea. Vent. Bull. Soc. Philom. ? 28. Redout. et Decand. plant. grass. pag. 126.
  • Agave fœtida. A. caulescens, foliis integertimis. Ait. Kev. 1. p. 473. Jacq. lcon. rar. 2. t. 379. Collect. 2. p. 312. Aubl. Guyan. 1. p. 2. 305.
  • Agave fétide. Lam. dict. ? 5.
  • Aloe folis integerrimis patentiusculis aculeo terminatis, radice caulescente. Lin. Hort. Cliff. 132.
  • Aloe Americana, viridi rigidissimo et fotido folio, Piet dieta indigenis. Comm. Hort. Amst. 2. p. 55. t. 18.
  • Aloe Americana radice tuberosa minor. Pluk. Alm. 19. t. 258. f. 2?
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The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.

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