Cette espèce, qu’on a quelquefois regardée comme une simple variété du Glayenl commun, s’en distingue facilement, soit par la briéveté de ses spathes, parce que sa fleur est d’un blanc rose d’une teinte un peu variable, mais en général semblable à celle de la fleur des Pommiers.
Sa bulbe est arrondie, déprimée, entourée d’une tunique brune, et placée immédiatement sur la bulbe de l’année précédente; elle pousse une tige simple, droite, un peu comprimée, haute de 3–4 décimètres, garnie de feuilles engainantes à leur base, comprimées en manière de glaive, droites, pointues, glabres ainsi que le reste de la plante, plus courtes que la tige, et marquées de nervures longitudinales.
Vers le sommet de la plante, on compte ordinairement quatre fleurs un peu plus grandes que celles du Glayeul commun, disposées en épi, légèrement penchées; chacune d’elles est sessile entre deux bractées foliacées, inégales, oblongues, pointues, qui enveloppent l’ovaire et la partie inférieure da tube.
La corolle atteint une longueur de 7–8 centimètres; son tube, qui occupe la moitié de cette longueur est grèle, cylindrique, un peu courbé, presque entièrement caché par les bractées; son limbe est en forme d’entonnoir, à six divisions pointues, un peu ondulées, étalées au sommet, souvent marbrées de rouge en dehors; les supérieures sont plus larges et un peu plus écartées entre elles.
Les étamines sont plas courtes que la corolle, et portent des anthères linéaires qui sont d’abord d’un blanc rose, passent ensuite à la couleur lilas, et émettent une poussière blanche. Lovaire, qui est inférieur et à six sillons, donne naissance à un style blanc, courbé, filiforme; le stigmate est à trois lohes étalés, grées, blancs, hérissés de papilles, en forme de spatule.
Je n’ai point vu mûrir le fruit de cette plante: selon Delaroche, la capsule est oblongue, striée, à trois angles, à trois loges qui renferment plusieurs graines.
Le Glayeul couleur de chair est cultivé dans quelques jardins de botanique; nous l’avons trouvé en fleur dans les serres du Muséum d’Histoire naturelle, au printemps passé. ♃.
Il est originaire du Cap-de-Bonne-Espérance, et cette seule considération devait bien faire penser qu’il différait essentiellement du Glayeul commun originaire de l’Europe. A l’exception d’un petit nombre de végétaux vagues, et, pour ainsi dire, cosmopolites, les plantes semblent véritablement être attachées à une patrie hors de laquelle on ne les trouve que par accident; la détermination de ces grandes régions botaniques est l’un des problèmes les plus curieux de la géographie physique; mais, pour y parvenir, il faut comparer avec soin des échantillons récoltés dans diflérents pays, et se défier des voyageurs, même les plus instruits. Lorsqu’en parcourant des régions éloignées, un botaniste aperçoit une plante peu différente de quelque autre espèce d’Europe, il aime à retrouver ainsi des traces de sa patrie, et allirme, sans un examen scrupuleux, que ces espèces sont identiques: les erreurs se glissent bien plus facilement encore dans la science, lorsque, d’après des descriptions souvent incomplètes, on détermine lidentité des plantes originaires de pays éloignés les uns des autres. L’aceroissement des jardins et des herbiers peut seul détruire ces erreurs, et fournir des documents certains pour la géographie botanique: il est surtout à désirer, pour l’avancement de cette partie de la science, que les naturalistes-voyageurs ne se contentent pas de rapporter en Europe les plantes qui leur paraissent inconnues, mais qu’ils recueillent quelques échantillons de celles mêmes qu’ils croient reconnaitre avec le plus de certitude.
Fam. des Iridées. Juss.—Traiandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.