Cette belle plante est entièrement glabre, et s’élève dans nos jardins jusqu’à la hauteur d’un mètre: dans son pays natal, elle dépasse deux mètres d’élévation; sa tige est droite, eylindrique, lisse, simple, analogue à celle des Bananiers; ses feuilles sont portées sur un pétiole alongé et évasé en gaine à sa base; leur limbe est ovale-lancéolé, arrondi à sa base, pointu au sommet, muni d’une nervure longitudinale.
Le sommet de la tige se termine par un épi droit, qui, dans un ige avancé, se rélléchit un peu en zigzag. A sa base est une bractée oblongue-lancéolée, droite, concave, embrassante à sa base, d’une belle couleur orangée et terminée par une tache noire. Les fleurs sont de même orangées dans toute leur étendue, munies, vers leur sommet, d’une tache noire, et terminées le plus souvent par un espace d’un jaune clair, portées sur de courts pédicelles, et au nombre de sept à huit. Elles demeurent fermées pendant le commencement de la fleuraison, et ne s’ouvrent que lorsqu’elles sont sur le point de tomber.
Le périgone est d’une seule pièce, profondément divisé en cinq segments, dont trois extérieurs oblongs, droits, canaliculés, pointus, ont été souvent décrits comme de vrais pétales, et deux intérieurs inégaux entre eux, et que Linné nommait nectaires. Les deux segments supérieurs du rang externe sont soudés à la moitié du dos du nectaire; l’inférieur est plus profondément divisé, et embrasse les bords du nectaire. Celui-ci consiste principalement en un segment concave, lancéolé, dont les bords rapprochés enveloppent les étamines et le style, et s’ouvrent au dessous du point où les anthères et le stigmate doivent pa-raitre; le second segment du nectaire est très-petit, en forme de spatule, un peu concave, attaché par le dos au bas du segment inférieur du périgone.
Les étamines sont au nombre de cing; leurs filaments sont de la longueur du nectaire, insérés à sa base interne, et courbés dans leur partie inférieure. Les anthères sont droites, alongées, à deux loges séparées par une expansion du fila-ment, et remplies d’un pollen blane. Lovaire est adhérent avee la base du pé-rigone, à trois angles; le style est à peine plus court que les étamines, terminé par un stigmate grêle, crochu et un peu hérissé.
La capsule est oblongue, tronquée, à trois valves, à trois loges, qui renferment chacune une graine oblongue.
L’Héliconia des perroquets est originaire des iles de la Jamaïque et de Saint-Vincent, d’où il a été introduit dans les jardins d’Angleterre, l’an 1797, par M. Th. Evans: il croit dans les montagnes de ces iles, et principalement dans les parties claires des bois. ♃.
L’Héliconia des perroquets exige la serre chaude: on le multiplie par les rejets de ses racines; il demande la même culture que le Strélitzia.
Cette plante a fleuri, il y a quatre ans, au Jardin des Plantes de Paris, et y a été dessinée d’après nature par M. Redouté. Me trouvant alors absent, je n’ai pu en faire la description; et celle qu’on trouve ci-jointe est faite, soit d’après des échantillons desséchés, soit, pour les détails de la fleur, d’après les ouvrages de Curtis et d’Andrews, qui ont décrit la mème espèce avec précision. Il n’est pas sûr que la plante de Linné fils appartienne à la même espèce; du moins sa description offre quelques dillérences notables; mais d’ailleurs elle s’en rapproche par des caractères si frappans, que je suis bien tenté de croire qu’il a eu la même plante sous les yeux, et qu’il l’a décrite avec une exactitude qui ne se retrouve que trop souvent dans son ouvrage.
Fam. des Bananiers. Juss.—Pentandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.