Lilies & Roses of P.J. Redouté

lilies plate #247

Heritiera Tinctorum

Heritiera des Teinturiers

Description

Une racine fibreuse, vivace, d’un rouge de vermillon, donne naissance à une tige cylindrique, feuillée, haute de trois à six décimètres, grosse comme un tuyau de plume à écrire, glabre dans sa partie inférieure, velue dans la supérieure. Autour de cette tige s’élèvent six ou huit feuilles radicales engainées à la base, comprimées en forme de glaive, linéaires, aigues, glabres, longues de trois à quatre décimètres, larges de six à huit millimètres. Quelques feuilles pareilles, mais plus courtes, naissent de la tige elle-même. Les plus élevées sont un peu velues.

Les fleurs, supportées par des pédoncules courts, rameux et velus, forment au sommet de la tige une corymbe assez serrée. Elles sont accompagnées par des bractées lancéolées de la même longueur qu’elles, un peu foliacées et velues.

Le périgone est un pen tubuleux, long de dix a douze millimètres, couvert extérieurement d’un duvet laineux blanchätre, glabre et de couleur orangée à l’intérieur, divisé assez profondément en six lanières, dont trois extérieures, linéaires et plus petites, se roulent en dehors en se desséchant avant l’entier épanouissement de la tleur; trois intérieures lancéolées ne font que s’étaler un peu au sommet, et acquièrent un développement plus considérable.

Les étamines sont au nombre de trois, un peu plus longues que le périgone, à la base duquel elles sont insérées. Leurs filaments sont capillaires et supportent des anthères oblongues, rétrécies en pointe au sommet, vacillantes et de conleur jaune.

L’ovaire est arrondi et recouvert du meme duvet que le périgone, auquel il est soudé, mais qui ne parait pas changer de nature en cet endroit. Il supporte un style filiforme presque aussi long que les étamines, incliné de manière à faire avec l’axe de la fleur un angle très-ouvert, et terminé par un stigmate à trois lobes très-peu prononcés.

Le fruit est une capsule triangulaire à trois loges, couronnée par le périgone, qui est persistant. Chaque loge renferme un petit nombre de graines orbieu-laires aplaties.

Histoire

L’Heritiera des teinturiers croit dans les parties méridionales de la Caroline, de la Géorgie et de la Floride. Elle fleurit en juin. Ses racines et ses semences donnent par la simple infusion une couleur rouge analogue à celle de la Ga-rance, mais peu solide et peu usitée.

Cette plante a été dédiée par Gmelin au célèbre et infortuné L’Héritier, qu’une mort prématurée et tragique a ravi depnis à ses amis et à une science qu’il cultivait avec tant de succès. Qu’il nous soit permis de saisir cette occasion pour exprimer notre reconnaissance envers ce savant distingué, qui, guidant et encourageant l’un de nous dans l’étude des sciences naturelles, et dirigeant les premiers essais de son pinceau, lui a mérité l’approbation des botanistes, et procuré les suffrages dont le public a bien voulu l’honorer.

Observations

Le genre Heritiers, fonde, ainsi que je viens de le dire, par Gmelin, n’a pas été généralement admis, faute d’avoir été sullisamment caractérise. Il ne peut cependant être réuni avec fondement à aucun de ceux de la même famille. Il se rapproche, il est vrai, des Dilatris et de l’Argolasia; mais il dillère des unes et de l’autre par son périgone, dont les segments sont inégaux et disposés sur deux plans. Il diffère en outre des premières par sa capsule, dont le réceptacle est soudé aux cloisons qui naissent de la face interne des valves, et par l’absence des rudiments d’étamines plus nombreuses; de la dernière, par ses étamines, qui sont au nombre de trois seulement. Il ne peut être confondu avec les Iridées, proprement dites, dont il s’éloigne par son stigmate presque. simple, et ses anthères qui souvrent en dedans. Il s’écarte des Wachendorfes et des Xiphidiums par son ovaire sondé au périgone. On ne peut done que le considérer comme un genre distinet, dont il laudra seulement changer le nom, celui d’Heritiera ayant été deja appliqué par Aiton à une plante d’un ordre très-différent. Sa place, dans l’ordre naturel, est entre les Iridées, proprement dites, et cette petite famille anomale qui renferme les Xiphidiums, les Wachendorfes, les Dilatris et l’Argolasia.

Explication de la planche

La Plante entière de grandeur naturelle.

  1. Une fleur un peu grossie, vue de face.
  2. Une des divisions intérieures du périgone avec l’étamine qu’elle supporte.
  3. Une des divisions extérieures du périgone.
  4. Une fleur épanonie, vue de côté.
  5. L’ovaire et le style.
  6. La capsule ouverte.

Fam. des Iris. Juss.—Triandrie monogynie. Lin.

  • Heritiera tinctorum. H. folis ensiformibus, scapo superne villoso, floribus spicatis secundis bracteatis, spicis aggregato-corymbosis. Bosc. bullet. de la soc. philom. n. 19. p. 145.
  • Heritiera tinctorum. Gmel. syst. nat. vol. 2. p. 113.
  • Heritiera Gmelini. H. foliis angusto-irideis, acutis erectis paniculâ subcorymbiformi confertim fasciculosâ, floribus tomentosis. Mich. fl. Bor. Amer. 1. p. 21. t. 4.
  • Dilatris heritiera. D. foliis angustis irideis erectis, paniculâ subcorymbosâ, petalis tribus linearibus, tribus alternis interioribus lanceolatis. Pers. ench. 1. p.54.
  • Anonymos tinctori. Walt. fl. Carol. p. 68.
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The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.

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