Cette belle espèce d’Iris se distingue facilement de toutes les autres, parce qu’elle ne porte qu’une seule fleur très-grande et toute bigarrée de blane et de pourpre noirâtre.
Son feuillage n’ottre rien de remarquable; les feuilles partent de la racine; elles sont disposées sur deux rangs, engainées à leur base, comprimées en glaive, pointues, longues de 3 décimètres, et larges de 15 millimètres.
La tige sort d’entre les feuilles, et les dépasse en longuear; elle est cylindri-que, glabre, garnie dans le haut de quelques feuilles courtes; à son sommet se trouve la fleur qui, comme je l’ai dit, est grande, belle et droite; & la base de cette fleur, on voit une spathe composée de deux bractées engainées, poin-tues, qui recouvrent l’ovaire et se recouvrent l’une l’autre.
La corolle est composée d’un tabe long de 3 centimètres, qui s’élève au-dessus de lovaire; de ce tube partent six divisions profondes, obtuses, et qui sont bizarrement veinées de raies blanches sur un fond d’un violet fonce; les trois extérieures sont recourbées en dehors, et hérissées a leur hase de poils violets; les trois intérieures sont redressées, et tendent à se recourber en dessus. De l’ovaire qui est placé sous la corolle, partent trois stigmates qui ressemblent à des pétales; ces stigmates sont rayonnants, horizontaux, voûtés, et de conleur violette dans presque tonte leur longueur, redressés, échancrés et veinés à leur sommet; l’ovaire qui les porte est lisse, à trois angles, caché par les bractées.
Les étamines sont insérées à la base des pétales extérieurs, et entièrement cachées sous les stigmates; leurs filets sont violets, aplatis; leurs anthères sont linéaires, à deux loges qui souvrent en dessous, et répandent une poussière blanchâtre.
Le fruit parvient rarement à maturité dans nos jardins; c’est une capsule oblongue, à trois angles, à trois loges, qui renferme plusieurs graines.
L’Iris de Suse ne tire point son nom de la ville de Suse en Italie, mais de T’ancienne ville de Perse Susa; en français, Suses ou Souster: cette plante est en effet originaire de l’Orient. ♃.
Elle a été apportée de Constantinople en Hollande l’an 1573, et, depuis cette époque, elle a été cultivée dans nos jardins comme plante d’ornement.
Elle fleurit à la fin du printemps.
Fam. des Iridées. Juss.—Triandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.