Lilies & Roses of P.J. Redouté

lilies plate #49

Kœmpferia Longa

Kempférie Longue

Description

La singularité de la végétation des Kempféries, la bizarre structure de leurs fleurs, et la rareté de ces plantes dans nos jardins, nous engageront à donner une description détaillée de l’espèce que nous avons eu occasion d’observer dans le jardin de la Malmaison et dans celui du C. Cels.

Cette Kempférie est une petite plante dont la fleur sort de terre, à la manière des Safrans et des Colchiques; tantöt la fleur se développe avant la naissance des feuilles, tantôt les fleurs et les feuilles paraissent en même temps; mais ce qui caractérise cette espèce, ce qui l’éloigne beaucoup des deux autres Kempféries, connues des botanistes, c’est que les fleurs ne sortent point du milieu des feuilles, mais naissent toujours dans une spathe distincte des feuilles comme dans les Amaryllis.

La racine de cette plante est composce de quatre à cinq tubereules épais oblongs, charnus, qui émettent surtout à leur col supérieur des fibres cylin-driques, blanchatres, et presque simples. Les feuilles naissent immédiatement de ces tubercules, et sont roulées les unes sur les autres, absolument comme dans le Balisier; elles sont très-grandes, ovales-oblongues, un peu pointues, entières, traversées par une forte nervure longitadinale, qui donne naissance de l’un et l’autre côté à des nervures secondaires parallèles entre elles et trés. rapprochées; à leur serface supérieure, on remarque une tache rougeätre, assez régulièrement distribuée vers le milieu de la feuille: on croirait d’abord que cette tache, si régulièrement circonscrite, est due à la superposition des feuilles les unes sur les autres avant leur développement; mais elle offre des angles rentrants et sortants, qu’on ne peut concilier dans cette hypothese avee la figure des feuilles.

Les fleurs sortent de la racine au nombre de eing à sept, rapprochées en un seul faisceau, mais elles se développent successivement, de manière quon n’en trouve qu’une ou deux épanouies ensemble; la spathe qui entoure la base de chaque fleur est membraneuse, rougeâtre, striée, engainante et pointue à son extrémité; la corolle est posée sur l’ovaire; elle présente un tube long. grêle, blanc, cylindrique, entièrement caché sous les spathes, et même en partie dans la terre: ce tube s’évase en un limbe double; l’extérieur, qu’on serait tenté de regarder comme un calice, est profondément fendu en frois lanières linéaires, étalées, pointues, courbées en gouttière, d’un beau blanc dans toute leur lon-gueur, un peu rougeâtres au sommet; le limbe interne est redressé, plus dé licat, plas coloré, et joue le rôle de corolle; il se divise en trois lanières irré golières; deux d’entre elles sont droites, ovales-oblongues, pointues, blanches, un peu parpurines vera l’extrémité; la troisième est tres-large, marquée à sa base d’une ligne longitudinale jaune et calleuse, profondément échancrée en deux lobes ovales, obtus, élégamment panachés de pourpre pile et de blanc.

L’ovaire est ovoide, blanchâtre, caché sous terre: il donne naissance A un style blane, filiforme, plus long que le tube de la corolle, qui est enveloppé vers son sommet par le filament de l’étamine, et qui se termine par un stigmate demi-orbiculaire en forme de coupe calleuse, blanche, légèrement cilice sur les bords.

On ne trouve réellement dans cette fleur qu’une seule étamine; son filament est inséré sur le limbe intérieur de la corolle, blane, droit, assez large, plane à son origine, puis courbé pour embrasser le pistil, et enfin prolongé en deux membranes pétaloides droites et pointues; sur les bords de ce filament, dans la partie qui embrasse le pistil, se trouvent deux anthères à une loge, ou, pour parler plus exactement, les deus loges tres-écartées d’une seule anthère; ces loges sont linéaires, blanches, et remplies d’un pollen blanchätre, qui sort par une fente latérale.

Le fruit, dont on ne connait pas encore la maturité parfaite, parait devoir être une capsule à trois loges et à trois valves.

Histoire

La Kemplérie longue est originaire des Indes orientales. ♃.

Elle est cultivée depuis peu d’années dans les jardios de botanique; elle y fleurit au printemps dans la serre chaude: ses fleurs répandent une odeur douce et agréable.

Explication de la planche

La Plante de grandeur naturelle.

  1. Une fleur isolée.
  2. Le style avec l’étamine, pour montrer la manière dont le filament entoure le pistil.
  3. Le pistil.
  4. Une fleur avortée qui se trouvait dans les jeunes spathes.
  5. Le pistil de la fleur avortée.

Fam. des Balisiers. Juss.—Monandrie mongynie. Lin.

  • Kœmpferia longa. K. caule folioso, sterili. Jacq. Hort. Schœnberg. 3. p. 37. t. 317.
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The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.

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