Le Limodore de Tankerwill mérite de fixer notre attention, soit par la beauté et l’élégance de ses fleurs, soit surtout parceque la grandeur de toutes ses parties nous donne une occasion d’examiner en détail la structure des Or chidées. Avant de nous occuper des organes de la reproduction, jetons, selon notre usage, un coup-d’œil sur ceux qui appartiennent à la nutrition.
La racine présente un tubercule épais, déprimé, glutineux à l’intérieur, qui émet en dessous des fibres simples, eylindriques, blanchätres, et qui est recouvert en dessus, soit par des écailles, qui sont des feuilles avortées, soit par les bases des feuilles elles-mêmes: de ce tubercule, qui salonge un peu et qui représente véritablement la tige, sélèvent cinq ou six feuilles qui paraissent radicales; ces feoilles ressemblent à celles du Veratre; elles sont ovales-lan-céolées, pointues, entières, marquées en long de cing à sept fortes nervures, plissées longitudinalement, rétrécies à leur base en un pétiole large, concave, et qui embrasse la souche. Le pedoneule des fleurs ou la hampe, car ce pédoncule parait absolument radical, nait à côté du faisceau des feuilles, et parait quelquefois sortir du milieu d’entre elles.
Ce pédoncule est droit, long de 5–6 décimètres, cylindrique, simple, garni dans sa partie inférieure d’écailles alternes, exactement appliquées, engainantes dans le bas de la hampe, embrassantes dans le haut: les fleurs naissent vers le sommet, disposées en grappe läche; leur nombre varie de deux à treize, selon la vigueur de la plante; chacune d’elles est portée sur un pédicelle étalé, muni à sa base d’une bractée blanchâtre et caduque, analogue aux écailles qui couvrent la hampe; les pédicelles se courbent légèrement au sommet, en sorte que les fleurs sont pendantes: ces fleurs sont grandes, agréablement bigarrées de blanc, de pourpre et d’orangé, et répandent une odeur agréable.
La corolle est posée sur l’ovaire, composée de six pétales ou de six divisions profondes; les cinq extérieures, qui sont nommées calice par Swartz, et corolle par Linné, sont étalées, oblongues-lancéolées, planes, longues de 4 centimètres, d’un blane de lait à l’extérieur, et en dedans d’un roux-orangé tirant sur la teinte de la canelle; trois d’entre elles sont extérieures; les deux autres sont insérées sur un rang un peu intérieur; la sixième pièce de la co-rolle, que Linné nommait nectaire, et que Swarts a désignée sous le nom exclusif de corolle, se distingue des précédentes par sa forme et sa grandeur: elle est dans une direction horizontale; sa forme est ovale, arrondie et ondulée au sommet; ses bords se relèvent en dessus, de manière à former une nacelle concave et arrondie; elle est traversée en long par une légère suture, et porte à sa surface supérieure deux lames saillantes et longitadinales; cette surface offre ça et là quelques poils épars; la couleur de ce pétal est d’un beau rouge pourpre; sa base se prolonge en dessous en un éperon court, conique, obtus, quelquefois échancré au sommet.
Sous la corolle, on trouve l’ovaire, lequel est une colonne un peu amincie à la base, à trois angles obtus, et à six sillons longitodinaux. De cet ovaire nait un style blane, court, épais, à peu près en forme de massue, convexe du côté supérieur, concave du côté inférieur, creusé vers l’extrémité en deux godets placés l’un au-dessus de l’autre; le godet inférieur est vide, mielleux, et remplit le rôle de stigmate; le supérieur est plus grand, et renferme l’organe mâle: celui-ci a la forme d’une boite membraneuse, attachée par un point au sommet du godet supérieur; cette boite est arrondie; vue en dehors, elle parait entière et sans loges; vue en dedans, elle présente d’abord deux loges longitudinales séparées par une cloison, et très-visibles avant la fécondation: un examen plus attentif montre que ces loges sont l’une et l’autre séparées en deux parties par une cloison transversale très-mince, et dans chacune de ces quatre loges, nous trouvons deux paires de plaques accolées l’une à l’autre, attachées au fond de la loge par deux filaments capillaires, et remplies d’un liquide un peu visqueux.
Si maintenant nous récapitulons cette singulière structure, nous voyons évidemment que la boite membraneuse attachée au godet supérieur n’est pas une anthère, comme le disent Linné et Swartz, mais un filament; que les paires de plaques qui se trouvent dans les quatre loges ne sont point du pollen, mais de véritables anthères à deux loges, et qu’enfin ces huit anthères renferment un pollen liquide. Ainsi, la structure des Orchidées se réduit aux lois générales de l’anatomie des végétaus; on ne doit plus dire que leur pollen se divise en plaques, ce qui est sans exemple dans le reste du règne, et ce que la physiologie ne peut concevoir, mais qu’un même filament porte plusieurs anthères, comme dans la Fumetère, etc.; que ces anthères sont divisées en deux loges très profondes, comme dans les Tradescantes, etc., et que ces loges renferment un pollen liquide comme dans tous les végétaux.
Le Limodore de Tankerwill est originaire de la Chine, d’où il a été rapporté en Angleterre.
On le cultive dans la serre chaude: il se multiplie par la séparation des bou-tares après la floraison: celle-ci a lieu à la fin du printemps.
Fam. des Orchidées. Juss.—Gynandrie diandrie. Lin.
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