Le Glayeul dont nous présentons ici la description, se distingue de toutes les espèces de ce genre nombreux et dillicile, non-seulement à ses feuilles ve-lues, à sa corolle munie d’un tube grèle et alongé, à sa hampe simple et non ramifiée, mais encore à ce que cette hampe sincline ou se courbe toujours de côté d’une manière remarquable; dans nos serres, cette inclinaison a constamment lieu du eôté de la lumière, et, sous ce point de vue, cette plante nous présente un exemple frappant d’un phénomène qui a fixé l’attention de plusieurs observateurs célèbres, et dont cependant la solution n’est point donnée encore: on sait seulement, d’après les ingénieuses expériences de Tessier, que si dans un lien renfermé les plantes se dirigent vers les ouvertures qui y sont prati-quées, ce n’est point pour profiter de l’air ou de la chaleur, mais uniquement pour jouir de la lumière, car elles se dirigent de même vers la lumière rellechie par un miroir.
La racine du Glayeul incliné est une bulbe arrondie, revêtue de tuniques brunes et déchirées; les feuilles naissent immédiatement de la bulbe; elles sont étroites, aiguës, comprimées et engainantes à la manière des Iridées, hérissées de poils blanes peu nombreux, et qui naissent de préférence sur les bords et sur les nervures longitudinales. La hampe nait à côté des feuilles; elle est grèle, cylindrique, simple, glabre, plus courte que les feuilles, et, comme je l’ai dit, courbée vers le milieu, de manière que sa partie supérieure est presque horizontale.
Les fleurs sont dispoaces en épi au sommet de la hampe; leur nombre total est de cinq à sept, mais on n’en trouve ordinairement que deux épanouies à la fois; elles sont sessiles, peu rapprochées, dirigées du côté de la lumière, munies de deux bractées concaves, demi-embrassantes, pointues, pubescentes, plus longues que l’ovaire, inégales entre elles; la plus courte est divisée en deux lanières.
La corolle est monopétale, posée sur l’ovaire, blanche, ornée de trois taches jaunes bordées de bleu, placée sur la base des trois lanières inférieures: le tube est tres-long, grele, cylindrique, légèrement arqué; le limbe est à six divisions oblongues, aiguës, entières, un peu ondulées: la division supérieure est un peu plus grande que les autres.
Du fond du tabe de la corolle partent trois étamines dont les filets sont blanes, greles, un peu plus longs que le tube, et, comme lui, légèrement arqués; les anthères sont longues, droites, purpurines, à deux loges pleines d’une poussière jaune; l’ovaire qui supporte la corolle est ovoide, i trois angles arrondis; le style ressemble aux filets des étamines pour la couleur et les dimensions, et se termine par trois stigmates blanes divergents et en forme de massue; le fruit est une capsule ovoïde, a trois loges, à trois valves et à plusieurs graines.
Cette plante est originaire du Cap-de-Bonne-Espérance. ♃.
On la cultive dans les serres des jardins botaniques; elle y est peu répandue: elle fleurit au printemps dans notre climat
On la multiplie de cayeux.
Le Glayeul incliné est une des espèces intermédiaires entre le genre des Ixia et celui des Glayeuls: il se rapproche des premiers par son tube grêle et cylin-drique; mais il parait toucher de plas près au dernier de ces genres, à cause de son tube un peu arqué, et de la légère inégalité qui se remarque entre les divisions de son limbe.
Cette espèce a été très-bien décrite et figurée par Jacquin sous le nom de Gladiolas tubifloras, mais elle diffère de celle à laquelle Linne fils et Thunberg avaient deja donné ce nom; le Glayeul à fleur en tube a la hampe droite, l’épi rameux, la fleur couleur de chair, le limbe en forme de cloche, et les divisions de la corolle presque obtuses: le nôtre a la hampe inclinée, l’épi simple, la fleur blanche, le limbe presque à deux lèvres, et les divisions de la corolle pointues.
La Plante de grandeur naturelle.
Fam. des Iridées. Juss.—Triandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.