Lilies & Roses of P.J. Redouté

lilies plate #45

Morœa Iridioides

Morée Fausee-Iris

Description

Cette plante attire l’attention par la variété des couleurs dont sa corolle est décorée; elle est très-voisine des Iris, à cause de ses stigmates grands et colorés comme des pétales; néanmoins, elle est classée avec raison parmi les Morées, parce que les six divisions de sa corolle sont étalées et presque égales entre elles.

Ses racines sont des fibres simples, cylindriques, blanchâtres, peu diver-gentes; les feuilles naissent du collet: elles sont disposées comme un éventail ouvert, engainantes à leur base par un de leurs angles, et très-fortement comprimées a la manière des Iris, lancéolées, oblongues, aiguës, glabres, d’un vert foncé, longues de a ou 3 décimètres. Du milieu, ou plutôt à côté des feuilles, nait une tige droite ou un peu flexueuse, cylindrique, un peu com-primée, simple ou rarement branchue, un peu plus longue que les feuilles, garnie çà et la d’écailles engainantes, qui sont des feuilles avortées.

Au sommet de cette tige se trouvent les fleurs; elles sont en petit nombre, s’épanouissent successivement et sortent d’une spathe foliacée. Ces fleurs n’ont pas d’odeur, mais sont agréablement mélangées de blanc, de jaune et de bleu. La corolle est posée sur l’ovaire, divisée en six lanières profondes étalées, dont trois intérieures blanches, oblongues, un peu aiguës, et trois extérieures plus grandes, munies d’une nervure longitudinale plus prononcée, ornées vers leur base de six petites taches jaunes sur l’un et l’autre côté de la nervure, et vers le sommet de longlet d’une tache plus grande, à peu près triangulaire et de la même couleur; la corolle se flétrit et persiste quelque temps après la floraison; à cette époque, ses lanières se roulent en dessus du sommet à la base.

Les trois étamines ont des filaments distincts, élargis et épais à leur base, en forme d’alène vers le sommet, droits, fermes, chargés d’anthères blanches, droites, linéaires, qui souvrent du côté extérieur; sous la corolle se trouve lovaire, lequel est triangulaire, sillonné, glabre et d’un vert foncé; le style est blanc, très-court; les trois stigmates sont grands et dilatés comme des pé-tales, d’un lilas clair, droits, fendus à leur sommet en deux parties aiguës.

Cette plante porte, après sa floraison, une capsule droite, cylindrique, tronquée au sommet, à trois angles arrondis, à trois valves, à trois loges, dans chacune desquelles se trouvent plusieurs graines: celles-ci sont noirätres, aplaties, posées les unes sur les autres dans les loges, attachées au côté intérieur des parois rentrantes des valves; leur forme est triangulaire, et le côté extérieur est convexe, comme la loge elle-mème qui les renferme

Histoire

La Morée fausse-Iris est originaire du Levant, et a été particulièrement observée aux environs de Constantinople par le botaniste italien Tilli, auquel nous devons la connaissance de cette plante.

On la cultive depuis long-temps au Jardin des Plantes, et dans la plupart des jardins de botanique; elle mérite d’obtenir une place dans les parterres des amateurs, non-seulement à cause de l’agrément de sa fleur, mais par la facilité de sa culture: on la multiplie par la division des racines ou la séparation des jeunes pousses; ses feuilles restent vertes toute l’année; sa floraison a lieu à l’entrée de l’été: pendant cette saison, elle ne redoute point la sécheresse, reste privée d’eau plusieurs mois sans paraitre en souffrance, et se plait particuliè rement sur les gradins exposés au soleil.

Explication de la planche

La Plante de grandeur naturelle.

  1. L’ovaire surmonté des stigmates et des étamines.
  2. Une des lanières extérieures de la corolle.
  3. La capsule avec le pédicelle.
  4. La capsule trouvée en travers pour montrer les trois loges.
  5. Une graine.

Fam. des Iridées. Juss.—Triandrie monogynie. Lin.

  • Morœa iridioides. M. scapo tereti, folis distichis linearibus, flore subsolitario terminali. Thunb. diss. n. 18. Wild. Spec. 1. p. 244.
  • Morœa iridioides. M. foliis ensiformibus. Lin. Mant. 28. Giseck. Ic. fasc. 1. t. 3. Jacq. hort. Schœnbr. 2. t. 196.
  • Morœa iridioides. M. foliis ensiformibus, stigmatibus bifidis petaloideis. Lam. Dict. 4. p. 274. Illustr. n. 487. t. 31. f. 1.
  • Morœn iridioides. Gærin. fruct, t. p. 40. t. 13. f. 2. F.-I.
  • Morœa spathâ unillorâ, foliis gladiatis, radice fibrosâ. Mill. Icon. p. 159. t. 239. f. 1.
  • Iris orientalis pumila semper virens, gramineo acuto rigido folio, flore luteo et cœruleo misto inodoro. Till. Pis. 89. t. 33.
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