Le nom de Pelegrina que les Espagnols, habitants du Pérou, ont donné à cette espèce d’Alstromeria, signifie Fleur superbe, et ce nom lui convient en effet, à cause de la grandeur et de la beauté de ses corolles pourpres et mouchetées intérieurement.
Sa racine offre une souche horizontale, irrégulièrement cylindrique, d’où partent en dessous des radicules simples, cylindriques, ordinairement épaisses et obtuses vers l’extrémité; du côté supérieur s’élèvent plusieurs tiges herba-cées, droites, simples, glabres, cylindriques, hautes de 3 décimètres environ. Les feuilles sont écartées les unes des autres, plus longues dans le haut de la plante que dans le bas, disposées autour de la tige en ordre quinconce peu ré-gulier, sessiles, lancéolées-linéaires, un peu tordues sur elles-mêmes, de manière que la surface inférieure tend plus ou moins à devenir supérieure; ces feuilles sont glabres, d’une consistance délicate, et marquées de lignes longitudinales peu sensibles.
Du sommet de la tige naissent ordinairement trois pédicelles presque disposés en ombelle, droits, nus, longs de 4 centimètres, et qui portent chacun une fleur grande, droite ou peu inclinée, presque régulière et en forme de cloche, d’un pourpre pale et inégal, mouchetée à l’intérieur de taches plus foncées.
La corolle qui repose sur l’ovaire est d’une seule pièce, mais divisée en lanières si profondes, si faciles à séparer sans déchirement, qu’on serait tenté de les regarder comme des pétales; les trois extérieures ont la forme d’un cœur along6, attaché par la pointe, et terminé au sommet par trois lobes, dont les deux latéraux sont arrondis, minces, colorés et pétaloides, tandis que celui du milieu est vert, calleux, pointu, analogue à la nature des feuilles; les trois lanières intérieures sont oblongues, en forme de coin, pointues, rétrécies à leur base en un onglet mince et alonge, deux d’entre elles ont les bords inférieurs roulés en dedans et légèrement ciliés ou veloutés: toutes ces lanières atteignent 5 centimètres de longueur.
Les étamines sont au nombre de six; leurs filets sont plus courts que la co-rolle, insérés sur l’ovaire, droits dans leur partie inférieure, courbés et redressés à leur sommet; les anthères sont grosses, ovoides, de couleur pâle.
Le style est plus court que les étamines, et se divise au sommet en trois stigmates étalés et pointus: ce style nait d’un ovaire placé sous la corolle, qui se change en une capsule presque globuleuse, marquée de six côtes saillantes surtout à sa partie inférieure, surmonté par le rudiment du style, lequel per sistant et croissant encore après la floraison, prend la forme d’une pyramide à trois pans; la capsule est composée de trois loges formées par trois valves qui, à la maturité, se séparent avec élasticité; les graines ne sont point attachées aux valves comme dans le plas grand nombre des Liliacées; elles adhèrent à un réceptacle central sondé avec les parois, et qui, à la maturité, se divise en trois parties vers le sommet: chaque loge contient huit à douze graines globuleuses et d’un roux brun.
Cette plante est originaire du Pérou, et en particulier des environs de Lima. Nous en devons la connaissance au célèbre voyageur Feuillée, qui nous apprend que la Pelegrina est cultivée comme plante d’ornement dans l’Amérique méridionale; peut-être mériterait-elle de recevoir les mêmes soins dans nos jardins: ses tiges annuelles naissent d’une racine vivace, circonstance qui peut-ètre donnerait à cette plante un moyen facile de résister à nos hivers; elle est maintenant cultivée dans plusieurs jardins de botanique, dont elle fait l’or nement à la fin du printemps, époque ordinaire de sa floraison.
La Plante de grandeur naturelle.
Fam. des Narcisses. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.