Cette espèce de Bermudienne ressemble aux Isia par son feuillage, aux Tradescantes par sa floraison, et à l’Ornithogale jaune par sa corolle.
Ses racines sont de longues fibres cylindriques, blanches et presque simples; ses tiges sont droites, longues de 6–10 centimètres: elles ne se ramifient point, et sont presque entièrement cachées par les feuilles; celles-ci naissent soit du collet de la racine, soit le long des tiges: elles sont embrassantes et un peu engainantes à lear base, à la manière des Iridées, linéaires, presque en forme de glaive, pointues, d’un vert légèrement glauque, et souvent plus longues que la tige.
Au sommet de la tige se trouvent quatre bractées membraneuses, oblon-gues, aiguës, qui se recouvrent les unes les autres, et cachent ordinairement les boutons des quatre fleurs: ces boutons se développent successivement, de sorte qu’au premier coup-d’œil on croirait les fleurs solitaires; à l’époque du développement, le pédicelle salonge jusqu’à 4 centimètres, sort des bractées, et soutient une fleur jaune, fugace, et d’une grandeur qui dépasse toutes celles de ce genre.
La corolle est posée sur l’ovaire, entièrement dépourvue de tube, en forme de roue, divisée très-profondément en six lanières ovales, un peu clargies vers le haut, à peine pointues, marquées en dessus par un sillon longitudinal; après la floraison, ces lanières se roulent en dessus sur elles-mêmes du sommet à la base, pais se flétrissent et se détruisent.
Les filets des étamines sont jaunes, insérés au fond de la corolle, réunis par la base, divergente et en forme d’alène dans la partie supérieure; les anthères sont jaunes, linéaires, d’abord droites, puis vacillantes, et divisées en deux cornes du côté inférieur après la fécondation.
L’ovaire est placé sous la corolle, à trois angles, à trois faces, d’un vert luisant; le style est droit, assez court, surmonté de trois stigmates divergents, aigus, grèles, jaunes, alternes avec les filets des étamines; après la floraison, l’ovaire grossit et se change en une capsule ovoïde trigone, à trois faces marquées d’un sillon longitudinale, à trois valves, à trois loges qui renferment un grand nombre de petites graines brunâtres, oblongues et un peu courbées.
Cette plante est originaire du Cap-de-Bonne-Espérance; elle a été envoyée, il y a trois ans, au Jardin des Plantes de Paris, par M. Nocca, botaniste ita-lien, sous le nom de Sisyrinchium convolutum, que je lui ai conservé.
Elle fleurit à la fin du printemps. ♃. On la multiplie en divisant les racines.
La Bermudienne roulée se distingue facilement de toutes les espèces de ce genre à sa fleur jaune, presque en forme de roue: on ne pourrait la confondre qu’avec la Bermudienne à grande fleur (Sisyrinchium grandiforum. Cav.); mais elles’en distingue sans peine, parce qu’elle n’a pas la racine bulbeuse: au reste, la Bermudienne à grande fleur doit peut-être, à cause de cette racine bulbeuse, être rapportée au genre Galaxia.
L’espèce que nous venons de décrire présente deux anomalies remarquables au caractère générique des Bermudiennes; 1.° sa corolle n’olfre pas de tube prononcé; 2.° les filets de ses étamines ne sont réunis que par la base et non dans toute leur longueur.
La Plante de grandeur naturelle.
Fam. des Iridées. Juss.—monadelphie Triandrie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.