Spatha diphylla, seariosa. Corolla monopetala, supera, infundibuliformis, sexfida; auricula tres, callosse, sessiles, perpendiculares, in laciniarum trium inferiorum pagina supera solitaria. Stamina tria, libera, imo tubo inserta. Stylus unieus. Stigmata tria gracilia. Capsula trilocularis. Decand. Bull. Philom. n. 8o.
Ce genre diffère du Glayeul par la présence de trois oreillettes calleuses, perpendiculaires sur la surface interne des trois lanières inférieures de la co-rolle. Cet organe, qu’on ne retrouve dans aucune autre plante de la famille des Iridées, me semble assex singolier et assez important pour nécessiter la formation d’un nouveau genre; cette innovation parait encore autorisée par le nombre considérable des espèces qui composent le genre Glayeul. Quelle est la nature de ces oreillettes calleuses? Un botaniste, justement célèbre par la sagacité de ses observations et l’étendue de ses connaissances, a soupconné qu’elles sont peut-être des étamines avortées: cette idée semble confirmée par le nombre remarquable d’étamines avortées quon observe dans plusieurs plantes qui appartiennent à des familles voisines, telles que les Balisiers et les Bananiers: je n’hésiterais pas à l’admettre, si les trois étamines des Montbréties étaient insérées A la base des trois lanières qui ne portent pas d’oreillettes, mais il en est tout autrement: ici, comme dans toutes les Liliacées à trois étamines, les organes males naissent devant les lanières extérieures de la co-rolle: en sorte que, dans la Montbrétie, deux des étamines naissent sur des lanières sans oreillette, et la troisième nait à la base de la lanière qui porte Toreillette intermédiaire: et c’est la même nervure longitudinale qui porte d sa base l’étamine, et, vers le milieu de sa longueur, l’oreillette calleuse; je pense donc, d’après cette observation, que ces nectaires particuliers aus Mont-bréties n’ont aucun rapport avec la nature des étamines, et sont plutöt des protubérances de la corolle.
J’ai consacré ce genre à la mémoire de mon malheureux ami Antoine-François-Ernest Coquebert-Montbret, jeune botaniste distiogué par son zèle et ses connaissances, membre de la Commission des Arts attachée à l’expédition d’Egypte, et que la peste a enlevé aux sciences au moment où nous allions jouir du fruit de ses travaux, le jour même où ses compagnons de voyage s’embarquaient pour revenir en France.
La Montbrétie porte-hache a quelque analogie par son port avec lIxia sa-fran, mais elle se rapproche des Glayeuls par la plapart des caractères.
Sa racine est composée de deus petites balbes blanchätres, posées obliquement Tune sur l’autre, arrondies, déprimées, qui émettent à leur base des radicules blanches, simples et cylindriques. La tige est solitaire, herbacée, droite, simple, cylindrique, glabre, garnie à sa base seulement de cing ou six feuilles un peu engainantes, oblongues, en forme de glaive, pointues, droites, presque disposées sur deux rangs.
Au sommet de la tige se trouvent trois à cing fleurs disposées en épi ordinairement simple; ces fleurs sont sessiles, écartées les unes des autres, et chacune d’elles est munie à sa base de deux bractées scarieuses, striées, qui embrassent l’ovaire; la supérieure est terminée par deux dents, et on en compte trois au sommet de l’inférieure.
La corolle est posée sur l’ovaire, en forme d’entonnoir, et d’un jaune tirant sur l’orange; son tabe est court, évasé en une gorge assez large; son limbe est composé de six lanières ovoïdes, obtuses, presque égales entre elles; les trois inférieures sont chargées à leur surface supérieure d’une oreillette ver-ticale, de couleur pale, entourée d’une tache rougeâtre. A la base du tube sont insérées trois étamines, dont les filaments sont jaunâtres, plus courts que le limbe et les anthères linéaires, et de couleur lilas.
Lovaire est inférieur, à trois angles arrondis, caché par les bractées; le style est simple, filiforme, divisé en trois stigmates étalés. Le fruit est une capsule à trois loges et à trois valves.
Cette plante est originaire du Cap-de-Bonne-Espérance.
Elle est cultivée dans le riche jardin de la Malmaison: sa floraison, dans nos serres, a lieu au milieu du printemps. ♃.
Cette espèce est certainement le Gladiolus securiger de Curtis; mais est-ce le Gladiolus securiger, ou le Gladiolus flavus d’Aiton? Par la couleur de sa fleur, elle se rapproche de cette dernière espèce; mais le caractère tiré des bractées aiguës ou obtuses ne me parait d’aucune importance: j’ai sous les yeux des échantillons qui portent des bractées de forme assez diverse, tantôt aigues, tantôt obtuses. Les deux espèces d’Aiton sont-elles véritablement distinctes?
Au reste, si elles sont des plantes différentes, elles doivent l’une et l’autre être rapportées au genre Montbrétie.
La Plante de grandeur naturelle.
Fam. des Iridées. Juss.—Triandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.