Cet Ornithogale, quoique bien distinet du précédent, a beaucoup de rapports avec lui. Il est un peu plus petit, et sa tige, ordinairement flexueuse, est plus ou moins couchée sur la terre. Du sommet de sa bulbe, qui est de la grosseur d’une très-petite noisette, et qui émet par sa base des fibres radicales fines, longues et très-nombreuses, sortent le plus souvent deux feuilles linéaires très-étroites, surtout inférieurement, un peu charnues, aiguës, glabres, creusées d’une gouttière sur leur face interne, et un peu relevées en carène sur le dos. La hampe est nue des sa base, a-peu-près eylindrique, haute de huit a dix centimètres, renflée et un peu pubescente dans le haut. Elle se divise, a son sommet, en quatre ou cinq pédoncales filiformes, pubescents, inégaux, les uns simples, les autres subdivisés en deux ou trois branches. L’espèce d’ombelle ou de corymbo qui en résulte est entourée à sa base par une collerette de trois on quatre folioles verticillées, lancéolées-linéaires, concaves, aiguës, un peu ciliées sur leurs hords. A un centimètre environ au-dessous de cette collerette, la hampe donne naissance à une foliole semblable à celles qui la composent, mais un peu plus grande. Les pédoncules rameux portent de petites bractées foliacées, linéaires, fortement ciliées.
Les fleurs, au nombre de six à dix, terminent ces pédoncales; leur périgone est divisé jusqu’à sa base en six lanières, linéaires, aiguës, égales entre elles, longues de quinze millimètres environ, d’un beau jaune sur leur face interne, et sur les bords de la face externe, qui est chargée d’un duvet plus ou moins fourni, et dont la partie moyenne est verte.
Les étamines sont de moitié plus courtes que le périgone. Leurs filaments sont en forme d’alène, d’un vert jaunâtre. Ils supportent des anthères jaunes. arrondies.
L’ovaire est ovale, a trois angles saillants. Le style est vert, épais, triangulaire, un peu plus long que les étamines, terminé par un stigmate obtus, également triangulaire.
L’Omithogale nain croit assez communément dans les champs de l’Eurone tempérée, depuis l’Océan jusqu’à la mer Caspienne. Il fleurit au mois d’avril.
Quoique la plupart des synonymes rapportés par Linné à l’Ornithogale nain appartiennent également à notre plante, il est fort douteux que cette dernière soit réellement celle que le célèbre botaniste suédois a connue. En effet, il parait qu’on ne la retrouve point en Suède, ni dans les autres contrées du Nord de l’Europe, où l’Ornithogalum minimum se trouve, suivant Linne. M. Marshall de Bieberstein a cru en conséquence devoir la considérer comme une espèce distinete qu’il a appellée Ornithogalm villosam. M. Willdenow l’a imité en cela, et nous n’hésiterions pas à en faire autant, sil ne nous restait quelques doutes fondés sur ce qu’on ne connait pas encore d’une manière bien certaine, le véritable Ornithogalum minimum de Linné. M. Willdenow ne partage pas à cet égard lopinion de M. Marshall, qui croit que ce n’est autre chose que l’Ornithogalum spathaceum, décrit depuis quelques années par les auteurs du Nord de l’Europe, et dont nous avons donné la figure dans une de nos précédentes li-vraisons. Il ne convient pas à des habitants de contrées plus méridionales de de cider cette question. Nous nous bornerons à remarquer que nous avons sous les yeux un échantillon de l’Ornithogalum spathaceum envoyé de Suède à M. Persoon, par M. Swartz, sous le nom d’Ornithogalum minimum, et s’accordant parfaitement avec la phrase par laquelle Linné a caractérisé cette dernière espèce.
Fam. des Asphodèles. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.