Sa racine est une bulbe arrondie, un peu alongée en dessus, et recouverte de tuniques membraneuses, entières et légèrement rougeâtres. Cette bulbe émet des feuilles disposées sur deux rangs opposés, linéaires, oblongues, très-obtuses, souvent courbées en canal à leur base, et étalées à leur sommet; la hampe est droite, comprimée, surtout à sa base, longue de 3–4 décimètres, terminée par une ombelle de 7 à 8 fleurs blanches et presque sessiles; ces fleurs sortent d’une spathe à deux valves membraneuses, et sont munies à leur base de quelques petites bractées linéaires.
L’ovaire est de couleur verte, triangulaire, adhérent avec la base du périgone: celui-ci a un tube cylindrique, long de 2–3 décimètres, qui se divise en un limbe très-ouvert, à six segments oblongs, rétrécis aux deux extrémités, pointus au sommet, et plus longs que le tube. Les six étamines naissent de la gorge de la fleur, sont plus courtes que les segments du périgone, et ont le bas de leurs filets jaune; leurs filets sont réunis à la base par une appendice pétaloide, qui a reçu le nom de couronne, ou de nectaire, et qui fait le caractère du genre Pancrace; dans cette espèce, les portions de la couronne qui se trouvent entre chaque filet sont séparées des étamines, ouvertes en étoile, et chacune d’elles est divisée jusqu’au milieu de sa longueur en deux lobes pointus; cette structure de la couronne distingue facilement cette espèce de toutes autres espèces du genre.
Le style est filiforme, courbé et ascendant au sommet, un peu plus long que les étamines, terminé par un stigmate simple. Le fruit est une capsule à trois angles, à trois loges; les graines sont noires, arrondies, un peu anguleuses.
La véritable patrie du Pancrace que nous venons de décrire n’est pas encore connue avee certitude. Clusius, qui la le premier fait connaitre, en avait reçu les graines des jardins d’Italie, et le croyait indigène d’Orient. Mathiole le regardait comme originaire de Constantinople, sans rapporter ses preuves; Jean Banhin rapporte que Jean Van-Ophem de Bruxelles en avait rapporté des bulbes de la Dalmatie, et avait observé cette même plante sur les hautes montagnes de la Sardaigne.1 Morison assure qu’elle se trouve sur les côtes de l’Ouest de la France, auprès de la Rochelle; enfin, M. Gawler le regarde comme originaire de la Sicile, de la Corse et de l’Espagne, mais sans dire d’après quelle autorité.
Cette plante est assez répandue dans les jardins de botanique; on la cultive en pleine terre sous des chassis. Elle fleurit au mois de mai; ses fleurs ont une odeur agréable: on la multiplie soit de cayeux, soit quelquefois de graines. ♃.
Fam. des Narcisses. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
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