Une racine tubéreuse et brunâtre donne naissance à une tige droite, ferme, simple, qui s’élève jusqu’à environ un mètre de hauteur; elle porte des feuilles alternes, linéaires, embrassantes à leur base; toutes plus courtes que la tige, et qui sont d’autant moins longues, qu’elles approchent davantage du sommet. Les fleurs sont blanches, odorantes, souvent géminées, disposées en un long épi au sommet de la tige, entourées de spathes, qui sont des feuilles avortées; chacune d’elles a une corolle en forme d’entonnoir, dont le limbe est ouvert, à six lobes; six étamines insérées à la gorge de la corolle, et munies de longues anthères; un ovaire couvert par la corolle sans adhérence réelle; un style terminé par un stigmate à trois lobes. Le fruit est une capsule couverte à sa base par les débris de la corolle, à trois loges, à trois valves munies d’une cloison sur leur face interne, à plusieurs graines planes, disposées sur deux rangs dans chaque loge.
La tubéreuse passe pour originaire de Ceylan et de Java, d’aprés le témoignage d’Herman et de Linné: les auteurs de la Flore du Pérou l’ont retrouvée sauvage dans l’Amérique méridionale. Cette plante est-elle réellement indigène de deux pays si différents et qui ont si peu de productions communes? ou a-t-elle été portée de l’un dans Tautre?
La tubéreuse a été connue en Europe dès l’an 1594, par Simon de Tovar, qui en reçut des bulbes venant de l’Inde, et qui la communiqua à l’Eeluse; celui-ci en publia, en 160r, la figure et la description. La plante devint très-commune depuis le milieu du dix-septième siècle, parce qu’en 165a le père Minuti, minime, en rapporta de Perse plusieurs oignons qui furent plantés dans le jardin de M. de Peirese, près Toulon. Le climat de la Provence se trouvant favorable à cette plante, elle sy multiplia facilement, et des-lors la Provence, la Ligu-rie et l’Italie ont eu le privilége d’envoyer de jeunes oignons de Tubéreuse à tous les peuples de l’Europe septentrionale, chez lesquels la propagation de cette plante est trop diflicile. En 1674, les Hollandais portèrent les bulbes de la tubéreuse à Amboine, où elle était auparavant inconnue, d’après Rumph; circonstance remarquable, et qui tendrait à faire penser que cette plante n’est pas originaire de l’Inde, mais d’Amérique: on est d’autant plus porté à admettre cette idée, que cette plante était inconnue avant la découverte de l’Amérique; que le nom d’Inde a étésouvent, par abus, donné à l’Amérique; que Simon de Tovar, qui était espagnol, avait probablement plus de relations avec l’Amérique qu’avec l’Inde; qu’enfin le nom malais de Sandal-malam est connu à Ceylan aussi bien qu’à Amboine; ce qui indique que l’une des deux iles l’a reçu de l’autre.
Quoiqu’il en soit, la tubéreuse est maintenant répandue dans tous les jardins, à cause de l’odeur suave que ses fleurs exhalent à l’entrée de la nuit. On ea distingue quatre variétés:
La Tubéreuse est une plante délicate et qui craint beaucoup le froid: il est rare que son fruit parvienne à maturité. On la multiplie, dans les pays chauds, par la séparation des petits tubercules que portent les fibres radicales auxquelles le tubercule primitif a donné naissance. Dans les pays froids, on plante, chaque année, les bulbes envoyées des pays chauds; on les met en pot à la fin de T’hiver, et les fleurs commencent à se développer à la fin du printemps, et durent au moins quinze jours.
Fam. des Narcisses. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.