Cette Liliacée singulière, qui nait dans les eaux tranquilles, s’élève au dessus de leur surface, et se distingue facilement à ses feuilles pétiolées et en forme de eceur, ainsi qu’à ses fleurs bleues, presque labiées et disposées en épi.
Sa racine est composée de fibres simples, blanchâtres, cylindriques; la longueur de sa tige varie de r i 6 décimètres dans les échantillous que j ai sous les yeux, et ces variations tiennent sans doute à la profondeur de l’eau dans laquelle elle croit. Cette tige est droite, cylindrique, glabre: les feuilles varient beaucoup, comme on le remarque dans la plupart des plantes aquatiques; elles sont portées sur un pétiole qui, à sa base, se dilate en une gaine plus ou moins longue, et qui lui-méme est d’autant plus long, qu’il prend naissance plas loin de la surface de l’eau; dans les feuilles radicales, la gaine se déchire quelquefois de manière à embrasser encore la tige au moyen d’un réseau à peu près comme dans le Carex stricta et le Carex paladosa; le limbe de la fenille est droit, ferme, glabre, ordinairement en forme de cœur très-prononcée, et long de 13–18 centimètres, sur 10–12 de largeur; dans la var. B, qui a été recueillie par Fraser dans la Caroline méridionale, les feuilles sont oblongues, à peine échancrées en cour à leur base, longues de 10–12 centimètres sur environ e de largeur: serait-elle une espèce distincte? je n’ose le croire vu l’extrême ressemblance qu’elle a d’ailleurs avec la Pontéderie cultivée dans les bassins du Muséum.
La gaine de la fenille supérieure ne porte ni feuille ni pétiole, mais à leur place on observe à son extrémité une petite callosité; de cette gaine, que quel ques auteurs ont regardée comme une spathe, nait un épi droit, cylindrique, hérissé sur lase et sur la base des fleurs de petits poils blanes qui ressemblent A des deailles; les flears sont d’un bean ben; chacune d’elle est sessile sur l’ase, monopétale, tubuleuse, a six lobes étroits, qui atteignent le milieu de sa longueur, et se disposent de manière à former deux lèvres assez distinetes; les étamines sont au nombre de six, dont trois très-petites insérées irrégulierement an fond du tube, et trois plas longues insérées à son entrée; les an-theres sont fixées sur les filaments par le milieu de leur face externe; au fond du tabo se trouve l’ovaire, qui m’a paru absolument libre, et qui donne naissance à on sisle simple, un peu plas court que la fleur, mais cependant saillant à un style simple, hors du tube, à cause de l’écartement des lobes.
La Pontéderie en ceene est originaire des Etats-Unis d’Amérique, où elle se trouve depuis la Floride jusquian Canada. ♃.
Elle croit dans les fossés, les étangs, les caus douces et tranquilles, a peu près à la manière de nos Sagittaires.
On la cultive avec succès dans l’un des bassins du Muséum d’Ilistoire naturelle; elle y fleurit chaque année au printemps, mais n’y porte pas de fruits.
La place des Pontédéries, dans l’ordre naturel, est trisdillicile à fixer, et ne pourra l’être que lorsque leur fruit sera bien connu; leur port les place parmi les Alismacées à côté des Sagittaires; mais leur ovaire simple les en écarte; la forme de leurs feuilles et leurs fleurs en épi les rapproche des Sey-taminées, dont linsertion des étamines les éloigne; Jussieu les a placées parmi les Narcisses, et Linné entre les Iridées; mais si réellement leur ovaire est libre, elles ne peuvent trouver place dans ces familles; appartiennent-elles done aux Asphodèles ou Michel les a transportées, on bien aux Jones parmi lesquels Jussieu semble disposé à les ranger?
Fam. des Narcisses. Juss.?—Hexandrie Monogynie. Lin.
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