Ce genre a été dédié par L’Héritier à un Anglais (Williams Pitcairn), amateur de la Botanique, et dans le jardin duquel la première espèce connue a été observée; il avait deja été nommé Hepetis par Swartz et Solander: L’Héritier lui-même le désignait dans ses manuscrits sous le nom de Spirastigma, qui indique son principal caractère; mais le nom de Piteairnia a prévalu, et a été adopté par Swartz lui-même, qui aurait pu réclamer la priorité.
Le Pitcairnia se rapproche beaucoup du Bromelia, plus connu sous le nom d’Ananas; mais il en dillère surtout par son stigmate roulé en spirale, par ses anthères linéaires, par son fruit mollement charnu, et par ses graines ailées.
Ces deux genres, réunis à l’Æchiea de la flore da Pérou, composent un petit groupe particulier qui se distingue de toutes les vraies Liliacées, parce que l’enveloppe florale est double, que l’extérieure, analogue à un calice, adhère et persiste autour de l’ovaire, tandis que l’intérieure est libre, caduque et analogue à une corolle. Ce caractère remarquable rapproche beaucoup ce groupe de la famille des Drymyrrhizées (Balisiers, Juss.), dont il dillère par la structure des feuilles, l’insertion et le nombre des étamines.
Outre les caractères essentiels qui distinguent les Pitcairnia, ils ont encore un port qui leur est propre. ’Toutes les espèces ont les racines fibreuses, des feuilles radicales, longues, pointues, presque toujours bordées de dents épi-neuses, glabres à la surface supérieure, couvertes en dessous d’une espèce de duvet blanchâtre et argenté, qui semble formé par l’exfoliation naturelle de l’épiderme; cette membrane, a demi-séparée de la plante, et imperceptiblement fendillée, joue le rôle d’une véritable poussière glauque; c’est-à-dire qu’elle rend la fenille blanche, et qu’elle l’empéche de se mouiller à cause de l’air qu’elle retient dans ses interstices. Cette organiration s’observe dans tous les Pitcairnia, dans plasieurs Ananas, Tillandsia et autres genres analogues: du milieu des feuilles des Pitcairnia s’élève une tige un peu feuillée & la base, nue vers le sommet, terminée par une grappe de fleurs, tantôt läche et un peu étalée comme dans les Pitcairnia faux-Ananas et à feuille étroite, tantôt serrée en forme d’épi, comme dans les Pitcairnia à large feuille, et couleur de soufre. Ces fleurs sont rouges dans les trois premières espèces, et jaunes dans la quatrième décrite par Andrews.
Nous allons présenter ici la deseription des espèces connues, en évitant d’y mentionner les caractères communs au genre.
Cette belle capèce de Pitcairnia se reconnait sans difficulté à ses feuilles larges et à peine épineuses, excepté à la base, à ses fleurs rapprochées, presque sessiles et disposées en une grappe serrée, à ses bractées, qui dépassent toujours la longueur du pédicelle.
Sa racine est composée de fibres nombreuses et cylindriques; elle pousse une tige herbacée, ferme, droite, simple, haute de deux coudées, couverte d’une espèce de davet blanchâtre, garnie de feuilles à sa base, de bractées stériles dans le milieu, et de fleurs à son sommet. Les feuilles sont larges, lancéolées, pointues, entières, munies de quelques dents épineuses vers leur base seulement, couvertes en dessous d’une espèce de duvet blanc et facile à séparer, glabres, lisses et d’un vert foncé en dessus; la longueur des infe-rieures va jusqu’à une coudée, et leur extrémité est étalée; les feuilles diminuent de longueur à mesure qu’elles naissent plus haut, et finissent par se changer en bractées concaves, droites, demi-embrassantes.
Les fleurs sont trés-nombreuses, disposées en un long épi serré, cylindrique, qui fleurit lentement, en allant de la base au sommet: chacune d’elles est portée sar un pédicelle court et cotonneux, à la base duquel est une bractée lan-céolée, droite, plus courte que l’enveloppe externe de la fleur. Celle-ci est cotonneuse comme le pédicelle et l’ovaire, avec lequel elle adhère par sa base.
Les fleurs sont d’un beau rouge, et absolament semblables, quant aux détails de leur structure, avec les fleurs des espèces suivantes.
Cette plante est originaire des Antilles, ♃.
On la cultive depuis deux ans dans les serres chaudes du Jardin des Plantes; elle y a fleuri à la fin de l’été dernier. L’individa que nous avons observé avait été reçu de M. Woodfort, cultivateur anglais, sous le nom de Picairnia racemosa.
Je ne connais cette espèce que par l’ouvrage d’Andrews; elle se rapproche de la précédente par son port et la disposition de ses fleurs; mais elle en diffère par ses feuilles, plus molles et non épineuses à leur base, et par ses fleurs couleur de soufre.
Elle est originaire de lile de Saint-Vincent.
Fam. des Ananas. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.