Rosier qui s’élève en un buisson touffu, à la hauteur de trois ou quatre pieds, même encore plus, dans les terrains frais et humides. Ses branches vertes et glabres sont armées d’aiguillons forts, crochus, très-dilatés à leur base, d’une couleur rou-geâtre. Les feuilles se composent de cinq folioles, ovales-arron-dies, vertes en-dessus, plus pâles en-dessous, luisantes, d’une consistance ferme, souvent ondulées, et terminées par une pointe particulière d’une forme très-remarquable: elles sont portées par un pétiole tomenteux, muni de plusieurs petits aiguillons crochus de la couleur de ceux des tiges. Les fleurs, légèrement odorantes, doubles, mais un peu moins que celles de la Cent-feuilles ordinaire, de couleur rose un peu plus foncée que celle des pétales du R. Indica vulgaris, sont disposées par deux ou trois à l’extrémité des rameaux. Les pédoncules communs sont glabres; mais les pédicelles qui supportent les fleurs sont légèrement tomenteux. Le tube du calice est ovoïde et glabre, et les cinq divisions du limbe, presque entières, toujours défléchies avant l’épanouissement, sont glabres à l’exté-rieur, et cotonneuses intérieurement. La corolle, large de dix-huit à vingt lignes, est composée de plusieurs rangs de pétales échancrés en cœur au sommet; ceux du centre, roulés et chif-fonnés, laissent à peine apercevoir celles des étamines qui ne ce sont pas converties en pétales. Le bouton de la fleur est d’un rouge-vif avant l’épanouissement. A moins de circonstances très-favorables, les dernières fleurs s’ouvrent rarement bien.
Cette variété est connue dans les pépinières sous les noms de Bengale cent-feuilles, Grosse Bengale, Bengale double, Bengale à feuilles ondulées. On ne peut la multiplier que par les drageons, la greffe ou les boutures. Ainsi que le Rosier des Indes ou du Bengale commun, elle réussit très-bien en pleine terre, à une exposition abritée et surtout dans un sol humide; mais elle est soumise à une maladie qui parait affecter particulièrement tous les individus du groupe des Rosiers des Indes. Elle se manifeste par une tache noire et gangreneuse (produite sans doute par le défaut de nutrition, ou par de petites plantes parasites imperceptibles) qui s’attache aux branches, particulièrement à leur partie infé-rieure. Cette tache, souvent très-grande, et toujours circulaire, porte ses ravages de la circonférence au centre, et ne tarde pas à les faire périr, en arrêtant la circulation de la sève. On doit donc supprimer ces branches aussitôt que le noir commence à s’en emparer, car c’est le seul moyen de conserver le reste de l’arbuste. Comme il arrive presque toujours que la maladie attaque de très-gros rameaux, difficiles à retrancher avec la ser-pette, nous indiquerons aux amateurs qui s’occupent eux-mêmes de la culture de ces arbustes, et qui attachent du prix à leur conservation, deux outils fort simples avec l’un ou l’autre desquels ils pourront supprimer, sans efforts, les branches malades: le premier est le sécateur de Parmentier, et le second, la cisaille de M. Regnier, instruments dont on connaît d’ailleurs tout l’avantage pour la taille du Rosier.
Le Rosier du Bengale commun, et celui dont nous présentons la figure, sont les seuls que l’on doive considérer véritablement comme acclimatés en France, et susceptibles de résister, en pleine terre, aux froids rigoureux. En effet, nous pourrions citer des jardins où ces Rosiers végètent à la même place depuis plus de vingt ans, toutefois, graces aux soins que l’on prend de supprimer les branches attaquées du noir. Toutes les autres va-riétés, mises en pleine terre, languissent. et périssent souvent quoique abritées par des couvertures: la terre de bruyère et l’orangerie, mais, par-dessus tout, le jour et l’air sont les plus sûrs movens de les conserver.
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