Cet arbrisseau s’élève en un buisson touffu à la hauteur de six, de dix, même de douze pieds. Ses tiges sont armées d’aiguillons épars, forts, crochus, d’un rouge vif, dont les principaux sont réunis par deux, et souvent par cinq ou six en une espèce de verticille, près de l’insertion des jeunes rameaux, sur-tout sur celles des pousses de l’année qui ne sont pas destinées à porter des fleurs. Les aiguillons des tiges adultes sont plus rares, de couleur grise, et moins forts. Les feuilles se composent de cinq à sept folioles ovales-aiguës dans les rameaux supérieurs, et à-peu-près obtuses dans les branches infé-rieures, simplement dentées, à peine pubescentes endessus, velues endessous et en leur bord. Le pétiole qui les supporte est couvert de poils mous et couchés, et presque toujours garni d’aiguillons crochus, jaunes, recourbés: il est muni à sa base de stipules larges, bifides, aiguës au sommet, tomenteuses, et munies sur leurs bords de glandes sessiles entremêlées d’un duvet très-fin à peine visible à l’œil nu. Les fleurs, grandes, légèrement odorantes, latérales et terminales, se réunissent en corymbe à l’extrémité des rameaux. Le tube du calice est oblong et glabre: les pédicelles sont également glabres, très-courts et munis de bractées ovales-pointues, ciliées, et glanduleuses en leur bord. La corolle présente cinq pétales blancs, légèrement teints en rose dans leur partie su-périeure, mais seulement au moment de l’épanouissement, un peu jaunes vers l’onglet, échancrés en cœur au sommet. Les divisions du limbe, trois pinnatifides et deux simples, sont velues intérieurement, glabres à l’extérieur. Les styles sont distincts et hérissés.
L’arbrisseau que nous avons décrit, et dont nous présentons la figure, est évidemment une modification à fleurs blanches du R. Collina (D C. non Jacq.), ainsi que l’indiquent les folioles velues en-dessous, les tubes des calices et leurs pédoncules glabres.
On ne saurait le confondre avec le R. Canina, dont les folioles sont glabres des deux côtés (Moench, Meth. p. 689. Flor. Wirceb. I, p. 519, ? 7. Rau, En. Ros. p. 71. Lem. Meth. Bull. Phil. juin 1818, p. 93), non plus qu’avec le R. Montana, qui offre pour caractères des folioles bidentées, glabres, glanduleuses en leur bord. Toutefois nous devons faire observer que M. Desvaux a considéré ces espèces, même le Collina de Jaquin, qui se fait encore distinguer non seulement par ses folioles velues en-dessous, mais encore par les tubes de ses calices et ses pédoncules hispides-glanduleux, comme des variétés du Rosa Canina, auquel il les a réunies, ainsi qu’on peut le voir dans la longue nomenclature qu’il en a donnée, Journ. Bot. 1813, p. 114.
Le Rosa Leucantha se rapproche du R. Brevistyla candida, D C.; mais ce dernier en diffère par ses styles soudes et ses folioles glabres. Il a du rapport avec le R. Dumetorum de Thuillier; cependant celui-ci s’en éloigne par ses fleurs d’un rose-tendre, par ses aiguillons plus rares, par ses folioles moins blanches en-dessous, et par ses styles plus rapprochés en tête.
On trouve ce Rosier dans les buissons au pied du coteau qui borde le chemin de Meudon à Bellevue. M. le docteur Loiseleur Deslonchamps l’a observé dans les environs de Dreux, et c’est lui qui l’a publié le premier. Sa variété, plus petite dans toutes ses parties (Rosa obtusifolia, ou Canina obtusifolia, Desv. l. c.), se trouve à Belleville, rue des Meuniers, dans les haies qui entourent une partie du plateau qui domine Paris, cónnu sous le nom de Butte de Saint-Chaumont: celle-ci diffère de l’autre en ce que ses feuilles sont plus petites et plus généralement obtuses, ses fleurs moins nombreuses et plus rarement réunies en corymbe. Ces deux Rosiers fleurissent en juin.
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