Ce Rosier ne diffère de la variété à fleurs simples, dont nous avons présenté la figure et la description page 3o de cet ou-vrage, que par ses aiguillons plus rares et moins robustes, ses folioles tomenteuses en dessous et sa corolle de trois à quatre rangs de pétales. L’habitus et les autres caractères sont absolument les mêmes dans les deux individus, c’est pourquoi nous nous abstiendrons de toute description de celui-ci.
S’il est vrai, ainsi que l’ont dit les Botanistes et les voya-geurs, que ce Rosier soit naturel au sol de l’Indostan, on doit croire que ses fleurs, qui y répandent, dans toute leur in-tensité, cette odeur exquise de muse particulière à l’espèce, sont employées, avec les Roses du Kachmyr, si renommées dans l’Orient par leur beauté et leur parfum, à la composition de l’essence précieuse que les Indiens nomment A’ther et qui n’est autre chose que l’huile essentielle de rose qui surnage au-dessus de l’eau de rose distillée, qu’on ramasse tandis que cette eau est encore chaude, par le moyen d’un peu de coton attaché au bout d’une baguette.
L’histoire de la découverte dú procédé aujourd’hui employé pour obtenir cette essence est aussi curieuse que singulière. M. Lancres, dans un petit ouvrage quil a publié, intitulé: Recherches sur la découverte de l’essence de rose (Paris, 1804, in-12, 47 pages), a communiqué, à ce sujet, un document précieux tiré de l’Histoire générale du Mogol, qui ne sera pas déplacé dans cette monographie; le voici:
Dans une fête donnée par la princesse Nour-Dyhan à l’empereur Djihanguyr, cette courtisane poussa le luxe et la richesse jusqu’à faire circuler dans les jardins un petit canal rempli d’eau de rose.
Tandis que l’empereur se promenait avec elle sur les bords de ce canal, ils aperçurent une espèce de mousse qui s’était formée sur l’eau, et qui nageait à sa surface. On attendit pour la retirer qu’elle füt arrivée au bord, et l’on reconnut alors que c’était une substance de Rose que le soleil avait recuite, et, pour ainsi dire, en masse. Tout le sérail s’accorda à reconnaître cette substance huileuse pour le parfum le plus délicat que l’on connût dans l’Inde. Dans la suite, l’art tâcha d’imiter ce qui avait été d’abord le produit du hasard et de la nature.
Le R. Moschata forme, avec le Sempervirens, ainsi que nous l’avons exposé p. go de cet ouvrage, la troisième division des Rosiers à styles soudés, qui comprend ceux de ces arbustes dont les fleurs présentent des styles réunis en une petite colonne hérissée.
R. Moschata flore pleno. Tourn. Inst. rei herb. 637. C. B. Pinax, 482, № 12. J. B. hist. 2, p. 47. Icon. Tabern. Icon. 1686. Miss. Law. Tab. 53. Andr. R. fig. Fleurs très-pleines, pétales du centre quelquefois un peu jaunâtres.
M. D. de Courset cite une sous-variété à fleurs roses. Nous ne l’avons jamais vue. Les var. &alpha et γ ne sont pas communes. La variété β est très-répandue: c’est celle que l’on cultive par-tout.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.