Arbrisseau, du groupe des Rosiers à tubes turbinés, qui s’élève, en un buisson très-touffu, à la hauteur de deux pieds et demi ou trois pieds. Ses branches sont hérissées d’un grand nombre d’aiguillons jaunâtres, presque droits, d’inégale lon-gueur. Les feuilles se composent de cing, rarement de sept folioles de forme ovale, profondément crénelées, glabres en-dessus, tomenteuses en-dessous. Elles sont portées par un pétiole velu, muni de quelques petits aiguillons, ayant à sa base des stipules bifides et entières. Les fleurs se réunissent en une espèce d’ombelle à l’extrémité des rameaux. Elles sont supportées par des pédoncules hérissés, ainsi que les tubes turbinés des calices, d’un grand nombre de petits aiguillons inégaux pareils à ceux qui recouvrent les branches. Les divisions du limbe, aussi recouvertes extérieurement de petites épines, sont entières, parfois pointues au sommet, mais plus souvent spatulées et même foliacées. Corolle de plusieurs rangs de pétales blancs, ceux du centre légèrement lavés d’une teinte rose. Nous ne connaissons pas le fruit du Rosier.
Ce Rosier étale, au mois de juin, une très-grande quantité de boutons qu’on croit toujours prêts à fleurir, mais qui ne s’épanouissent que très-rarement. Nous l’avons suivi, pendant plusieurs années, dans le jardin de M. Boursault, et ce n’est qu’en 1819 que nous sommes parvenu à observer, au milieu de plus de soixante boutons, la fleur dont nous offrons la figure. Ces boutons, ordinairement, noircissent et tombent avant leur développement, et trompent ainsi l’espérance des amateurs. C’est cette circonstance, au reste, qui avait fait donner à ce Rosier le nom de Muscade noire; mais après l’avoir observé dans tous ses états, nous y avons reconnu une espèce nouvelle, qu’on ne peut confondre avec aucune autre.
Nous avons dédié notre arbrisseau à la mémoire de Jean-Charles Rosenberg, auteur de la Rhodologie,1 ouvrage très-remarquable, pour le temps dans lequel il a paru, uniquement consacré à la Rose, et qui remplit, dans un volume in-8° de plus de 400 pages, imprimé en caractères très-fins, toutes les conditions rigoureusement exigées d’une Mono-graphie; c’est-à-dire la littérature, l’histoire, la physique, la culture et l’économie du Rosier, enfin la nomenclature et la description de toutes les espèces et variétés du genre, telles qu’on les connaissait au commencement du dix-septième siècle. S’il est vrai de dire que, dans cette dernière partie de son ouvrage, Rosenberg n’a fait que copier, à-peu-près servilement, le travail de C. Bauhin, on conviendra, cependant, qu’il a ajouté à la nomenclature de cet auteur des observations critiques, des notes savantes, des noms vulgaires, et tout ce qui pouvait alors servir à éclaircir le texte de Bauhin. Au surplus, l’ouvrage de Rosenberg, original dans toutes ses autres parties, a servi de modèle et de guide à tous les auteurs qui, depuis, ont donné des dissertations sur la Rose, et qui l’ont traduit ou copié sans le citer. Nous ne connaissons que le président d’Orbessan qui ait dédaigné ce vil plagiat, et qui ait scrupuleusement rendu à Rosenberg ce qu’il a cru devoir lui emprunter pour l’ornement de son excellent Essai sur la Rose.
R. germinibus oblongo-turbinatis; foliolis ovatis subtus subpubescentibus; floribus flaccidis, paniculatis petalis rarissime explicatis; caule aculeatissimo. Thy. Prod. de la Mon. du Rosier, p. 121.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.