Cette plante se reconnait sans dilliculté à ses feuilles vertes en dessus, et d’un beau rouge-pourpre en dessous. Ce caractère frappant, et qui lui est par-ticulier, a aussi motivé le nom spécifique qu’elle porte. Sa racine est composée de plusieurs fibres cylindriques et blanchâtres. Sa tige est une souche courte garnie de feuilles, souvent rameuse des le collet, longue de 1 à 2 décimètres, et trop apparente pour que, dans la plupart des cas, la plante puisse être dite acaulis, terme qui d’ailleurs n’est jamais exact. Les feuilles sont glabres, ainsi que le reste de la plante, un peu lisses, de consistance ferme, un peu épaisses, légèrement courbées en gouttière, lancéolées, pointues, longues de deux à trois décimètres, sur 4 à 6 centimètres de largeur.
De l’aisselle de chaque feuille inférieure sort un pédoncule glabre, tendre, cylindrique, épais, long de 4 centimètres, caché sous les feuilles, terminé par deux bractées membraneuses, fermes, concaves, rougeâtres en dehors, lisses et blanchâtres en dedans, larges, obtuses, et qui enveloppent une tête de 15 à 20 petites fleurs: dans l’intérieur même des bractées, se trouvent quelques fragments membraneux de bractées avortées. Les fleurs sont serrées, peu appa-rentes, blanchâtres, portées chacune sur un pédicelle court, un peu charnu et de nature analogue à la fleur, d’abord droit, ensuite tortueux.
Le périgone est en cloche, composé de six lanières disposées sur deux rang» tres-distinets; les trois extérieures sont un peu fermes, membraneuses, persis-tantes, ovales-oblongues; les trois intérieures, plus analogues à de vrais pétales, sont très-minces, et se roulent sur elles-mêmes du sommet à la base, peu après la fécondation.
Les étamines sont au nombre de six, insérées au fond de la fleur avec les lanières internes du périgone; leurs filaments sont blancs, de consistance tendre et délicate; leurs anthères sont presque triangulaires, jaunes et à deux loges. L’ovaire est libre, blanc, triangulaire, à trois sillons; le style est filiforme, violet à sa base, blanc dans le reste de son étendue, un peu plus long que le périgone; le stigmate est simple, légèrement violet. Le fruit est une capsule à trois loges et à trois valves, que je n’ai pas vu parvenir à sa maturité complète.
L’Ephémère bicolore est indigène des régions de l’Amérique méridionale voisines du golphe du Mexique. ♃.
On la cultive abondamment dans les jardins de botanique, dont elle orne les serres à cause de la singulière disposition de ses couleurs. On la multiplie par la division des racines. Elle est presque toute l’année en fleur.
Fam. des Joncs. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.