La bulbe est ovoïde-élargie à la base, aiguë au sommet, large de près de cinq centimètres (20 lignes), un peu comprimée d’un côté, formée de tuniques concentriques, dont l’extérieure est soyeuse par sa face interne à sa base. Les rudiments de plusieurs cayeux sont placés, sous des tuniques, à des degrés plus ou moins rapprochés du centre de cette bulbe, et, par conséquent, sous les tuniques plus ou moins intérieures. Ces cayeux partent, comme les tuniques, d’un plateau inférieur ou basilaire, qui émet les radicules en faisceaux perpendiculaires dans le sol.
La tige sort d’abord du centre de la bulbe qui la nourrit, et dont les tuniques se détruisent; elle devient latérale en demeurant implantée à la base de la bulbe nouvelle qui se forme sur le plateau commun de cette tige et des radicules. La bulbe d’une année se réduit l’année suivante, lorsque la tige est sortie, à de simples tuniques qui se ramollissent, se vident et se pourrissent en terre; la tige est alors devenue latérale à la base de la bulbe qui lui succédera par une autre tige l’année d’après.
Les feuilles vraiment radicales de la Tulipe ne se trouvent que sur les bulbes qui ne fleurissent point encore. Les bulbes qui fleurissent ne produisent d’autres feuilles que celles de la tige, au nombre de trois, alternes, demi-amplexicaules, en cornet ou en demi-entonnoir à la base. Ces feuilles sont ovales-lancéolées, proportionnées, pour la grandeur, à l’élévation de la tige, qui, daus la variété que nous décrivons, est une des plus fortes du genre.
La fleur, solitaire et terminale, devient grande comme celle de la Pivoine officinale, et consiste en six divisions ovales-renversées, rétrécies à la base, d’abord rapprochées en cloche ovoïde, mais qui ne tardent pas à s’incliner et à s’étaler en roue par leur propre poids sur leur onglet.
Les bords de chacune des divisions sont dentés-laciniés, à découpures quelquefois sur-dentées et comme éperonnées.
La couleur de cette fleur est jaune, à bandes, et quelquefois seulement à bords rouges; plusieurs raies verdâtres rayonnées aboutissent aux dents les plus fortes des divisions de cette fleur et la rendent agréablement panachée.
Les étamines sont environ cinq fois plus courtes que la fleur; les crêtes des stigmates sont très-prononcées.
Cette variété de la Tulipe des jardins paraît avoir été obtenue, comme la pré-cédente, de la jaune simple; elle est plus nouvelle, et nous ne découvrons point qu’il en soit fait mention dans le Catalogue ou Pinas donné par Gaspard Bauhin en 1623.
Elle est commune chez les fleuristes, qui lui ont donné le nom de Dragon, parce que la fleur déploie irrégulièrement ses divisions sinuées et laciniées.
La culture des Tulipes demande des soins que l’on ne peut utiliser que par beaucoup d’expérience. Nous avons profité des observations sur la végétation de la Tulipe, par M. Féburier, de la Société d’agriculture de Versailles, imprimées dans le Recueil de cette Société en 1809. M. Souchet, jardinier de l’établissement royal à Sèvres, attenant au parc de Saint-Cloud, nous a confirmé la justesse de beaucoup d’observations sur la culture des Tulipes, principalement la nécessité d’éviter les engrais, de planter les tulipes dans un sol léger, et de les abriter d’un soleil trop constant, afin que les fleurs puissent retenir plus long-temps leurs couleurs. M. Souchet a parfaitement réussi dans les essais que nous lui avons vu tenter sur les plantes bulbeuses, qui sont spécialement celles dont nous nous occupons.
Fam. des Lis. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.