Cette belle plante ressemble à la Tulipe de Gessner, avec laquelle on l’a souvent confondue, mais elle s’en distingue facilement par ses pétales pointus. On ne peut la confondre ni avec la Tulipe sauvage, ni avec la Tulipe de Cels. à cause de la grandeur de sa fleur et de la disposition de ses couleurs: elle approche davantage de la Tulipe de l’Ecluse, mais s’en distingue par la grandeur de sa fleur, et par ses angles, qui sont au moins aussi longs que les anthères.
Toute la plante est glabre, ce qui écarte notre espèce de la ’Tulipe odorante; elle s’élève à deux ou trois décimètres. Sa tige est cylindrique, terminée par une seule fleur droite. Ses feuilles sont en petit nombre, plus longues que la tige, oblongues, demi-embrassantes, pointues, un peu faibles, larges de 2–3 centimètres.
La fleur est grande, solitaire, à six pétales oblongs, ouverts, rétrécis aux deus extrémités, d’un rouge foncé, munis à leur base interne d’une longue tache noirâtre bordée d’une petite zône pale, disposés sur deux rangs: les trois extérieurs se prolongent insensiblement en pointe; les trois intérieurs sont un peu obtus, chargés à leur sommet d’une petite pointe acérée. Ces pétales ont de 7 à 8 centimètres de longueur, sur une largeur de 20 à 25 millimètres.
Les six étamines sont placées devant les pétales, dressées autour du pistil. Les filaments sont courts, planes et élargis à la base, un peu en forme d’alène au sommet. Les anthères sont droites, terminales, insérées par leur base, longues de deux centimètres, de conleur jaune, à deux loges pleines d’un pollen jaune.
Lovaire est libre, triangulaire, de couleur pale, plus court que les anthères, assez épais, dépourvu de style, terminé par un stigmate large, à trois lobes épais.
Je m’ai pu voir le fruit.
Cette plante est indigène de la France. Elle croit dans les champs cultivés, aus environs d’Agen, ou elle a été observée par M. de Saint-Amans, qui le premier en a reconnu les caractères distinctifs: elle a été aussi trouvée au Brusquet en Provence, par M. Clarion. Nous soupconnons, mais sans en avoir de preuves directes, qu’elle se trouve aussi à Nice et en Savoie, et que c’est elle qui a été indiquée par M. Billardi sous le nom de Tulipo Gessneriana. ♃.
La Tolipe Œil-de-Soleil n’est pas cultivée dans les jardins, mais mériterait de l’être pour la beauté de sa fleur. Elle se distingue bien de la véritable Tulipe de Gessner, qui a tous les pétales très-obtus. Mais on trouve souvent dans les jardins des Tulipes à pétales pointus, qu’on regarde généralement comme des variétés de la Tulipe de Gessner, et qui peut-être appartiennent à une espèce distincte. Cette espèce se rapprocherait beaucoup de celle que nous venons de déerire, et les diflérences qu’on y apercoit maintenant pourraient tenir à la culture. Pour résoudre ce doute, il est à desirer que les cultivateurs de Tulipe décident par l’expérience si les variétés à pétales obtus, et celles à pétales pointus, se conservent par les graines.
Fam. des Lis. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.