Cet Ail, qui nous parait constituer une espèce distincte de toutes celles que l’on connait actuellement, est caractérisé par ses feuilles demi-cylindriques, creusées d’une gouttière sur leurs deux faces, par ses fleurs disposées en ombelle fournie et sphérique, ainsi que par la forme ovale et obtuse des divisions du périgone, dont la longueur égale celle des étamines. Il se rapproche assez par son port de l’Ail civette, mais en diffère par la plupart des caractères que nous venons d’indiquer. Il sort d’une bulbe oblongue, couverte de tuniques violettes. Ses fenilles, griles, droites, glabres, d’un vert foncé, charnues, pleines, demi-cylindriques, creusées en gouttière sur leur face interne et marquées d’un profond sillon sur le dos, sont disposées en faisceau sur deux rangs opposés. Elles se rétrécissent en pointe à leur sommet. Les deux extérieures n’ont point de sillon dorsal.
Lombelle que forment les fleurs est assez fournie, presque sphérique, dépourvue de bulbes et située au sommet d’une hampe cylindrique, glabre, droite, haute de deus ou trois décimètres et dépassant un peu les feuilles. La spathe se déchire irrégulièrement en deux valves membraneuses, aussi longues que les pédicelles.
Le périgone est d’un violet pale, en forme de cloche. Ses divisions sont égales entre elles, ovales, obtuses, demi-étalées. Les trois extérieures sont relevées en carène sur le dos; les trois autres sont à peu près planes.
Les étamines sont égales en longueur au périgone. Leurs filaments sont en forme d’alène, simples, blancs dans le bas, violets dans le haut. Trois d’entre eux sont dilatés à leur base; ils supportent tous des anthères ovales, redressées, violettes, pleines d’un pollen blanchâtre.
L’ovaire est vert, libre, arrondi, a trois angles obtus et à trois sillons. Il est surmonté par un style court et violet que termine un stigmate simple et blanchâtre.
La capsule est prismatique, aussi large que haute, à trois faces, dont chacune est marquée d’un sillon profond. Ses trois loges renferment chacune une ou deux graines, souvent avortées.
Lion cultive depuis peu d’années l’Ail à deux sillons dans le Jardin du Muscam d’Histoire naturelle, où on l’a reçu sous le nom d’Allium odorum, nom qui ne peut nullement lui convenir, ainsi qu’il est facile de s’en assurer en le comparant avec la description que Linné a donnée de cette dernière espèce. On ne connait pas sa patrie.
Il parait que sa bulbe peut très-bien supporter en pleine terre les froids de nos hivers. Il fleurit dans les mois de juillet et d’août.
Toute la plante exhale une odeur alliacée très-forte, et plus fétide que dans la plupart des autres espèces du même genre.
Fam. des Asphodèles. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.