Cette plante surpasse par sa grandeur toutes les autres espèces du même genre, et elle se distingue par des caractères si prononcés, qu’on peut étre étonné, à juste titre, qu’elle ait donné lieu à quelque ambiguite dans les ouVrages des Botanistes.
Sa bulbe est de la grosseur d’une pomme, blanche, arrondie, composée de plusieurs tuniques superposées, et remarquable par la multitude de petites bulbes qui naissent, soit à sa base entre les tuniques, soit même à l’extrémité des radicules. Elle pousse trois ou quatre feuilles radicales, un peu engainantes, alongées, lancéolées, planes ou demi-concaves, glabres, souvent à moitié desséchées à T’époque de la fleuraison; leur longueur atteint 5–6 décim. sur 3 cent. de largeur.
La hampe, qui sélère d’entre les feuilles, est droite, ferme, solide, cylin-drique, glabre, haute d’un mètre et quelquefois davantage, terminée par une grande ombelle, plane, dépourvue de bulbes, composée d’environ cinquante fleurs pédicellées: cette ombelle sort d’une spathe marcescente, qui se divise ordinairement en deux et quelquefois en trois ou quatre lobes lancéolés, poiu-tus, un peu plus courts que les pédicelles, et élargis à leur base.
Les fleurs sont d’un blane un peu jaunâtre ou verdâtre, et remarquables par leur ovaire, qui est d’un vert foncé, et qui, à la fin de la fleuraison, devient presque noir, et contraste avec la couleur de la corolle; celle-ci est divisée en six parties profondes, très-ouvertes, linéaires-oblongues, pointues, a peu près égales entr’elles, traversée par une nervure longitudinale; les étamines sont droites, un peu réunies par la base, toutes simples et plus courtes que la corrolle; les anthères sont jaunes; l’ovaire est presque globuleux, surmonté par un style simple, d’abord plus court que les étamines, et qui s’alonge un peu après la fécondation. Le fruit est une capsule à peu près globuleuse, à six angles, à trois loges divisées en deux parties, à trois valves, à plusieurs graines noires et anguleuses.
L’Ail noir est indigène des bords de la Méditerranée: on le trouve aux environs d’Alger, à Montpellier et dans la Provence; il y croit dans les champs. ♃.
On le cultive dans plusieurs jardins, où il se multiplie facilement par la multitude des bulbes qui naissent autour de sa bulbe principale, et par la facilité avec laquelle il végète dans les plus mauvais terrains: il se propago quelquefois dans d’anciens jardins et dans les bosquets.
Cette espèce est remarquable, parce qu’elle n’a qu’une faible odeur alliacée, même lorsqu’on la froisse.
Fam. des Asphodèles. Juss.—Hexandrie monognie. Lin.
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