Le nom de cette espèce d’Amaryllis indique qu’elle est originaire d’une ile peu éloignée des côtes de France; mais son port, sa stracture, la vivacité même de ses couleurs décèlent une origine étrangère à l’Europe, et, comme nous le verrons en parlant de son histoire, des traditions populaires confirment ce soupçon.
Une bulbe arrondie, à peu près de la grosseur de celle du Narcisse, donne naissance, par deux places dillérentes, d’abord à la hampe, et ensuite aux feuilles; celles-ci, qui sortent de terre peu après le pédoncule floral, sont li-néaires, glabres, pointues, d’un beau vert, disposées sur deux rangs souvent peu réguliers, et opposés l’un à l’autre: la hampe est nue, droite, cylindri-que, haute de 3–4 décimètres; à son sommet se trouve une ombelle de sept à dix fleurs, entourées par trois ou quatre bractées ovales, pointues, rouges, membraneuses, striées, glabres, longues de 4–5 centimètres. Chaque fleur est portée sur un pédicelle cylindrique glabre, lisse; parmi ces pédoncules se tronvent entremeles quelques filaments linéaires, membraneus, analogues aux bractées.
La corolle est d’un rouge-poncenu trés-vif; Lemonnier en a vu quelquefois d’in rouge orangé: elle est d’une seule pièce, mais divisée presque jusqu’à la base en six segments oblongs, un peu rétrécis en pédicule, presque obtus, étalés et même recoquillés en dehors, longe de 4 centimètres. Les filets des étamines sont de la même couleur que la corolle, et naissent devant chacune des divisions: ils sont droits, cylindriques, pointus, un peu courbés, inégaux entreux, et un peu plus longs que les segments floraux. Les anthères sont ovales-oblongues, vacillantes, d’une conleur violette avant la fécondation, puis colorées en jaune par la poussière séminale: entre ces étamines s’élève un style droit, rouge, cylindrique, qui dépasse un peu les filets, se courbe légèrement à son extrémité, et se fermine par trois stigmates courts, obtas, blancs, et un peu hérisses.
Ce style, aussi bien que la corolle et les étamines, repose sur un ovaire inférieur, verdatre, à trois faces peu prononcées. Le fruit avorte ordinairement dans nos jardins.
Cette belle plante croit naturellement au Japon; on la trouve aussi dans Tile de Guernesey: on assure qu’elle y fat jetée, il y a plas d’un siècle, par un batiment qui, au retour du Japon, fit naufrage sur les côtes de cette ile. Les habitants ont profité de ce hazard; ils ont cultivé cette plante, et en font un commerce assez considérable: on a essayé, a plusieurs reprises, de naturaliser la Guernesienne sur les côtes de France et d’Angleterre, mais on n’y a réussi que tres-imparfaitement; on est même souvent obligé de la conserver dans la serre tempérée pour la voir fleurir: elle est cultivée dans plusieurs jardins comme plante d’ornement.
La variété β, qui peut-être est une espèce distinete, est originaire du Cap-de-Bonne-Espérance.
Fam. des Narcisses. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.