Cette espéce se fait particulièrement distinguer par le nombre immense de ses fleurs, disposées par petits faisceaux le long des branches grèles, alongées et divergentes, qui composent son panicule; ces fleurs se succèdent les unes aux autres pendant plusieurs mois, parce qu’il n’en fleurit qu’une seule a-la-fois dans chaque groupe.
La racine est composée de fibres blanchâtres, épaisses et presque tubéreuses vers le collet, minces, cylindriques, et un peu ramiliées vers l’extrémité; de cette racine s’élève, à la hauteur d’un mètre environ, une tige herbacée, srele evlindrique, un peu faible, simple, et garnie de feuilles à sa base, nue et ramifiée en panicule dans sa partie supérieure; les feuilles, qui, comme on vient de le voir, naissent auprès de la racine, sont très-longues, concaves, ou plutôt à demi-pliées dans le sens longitudinal, entières sur leurs bords, pointues, glabres et d’un vert assez foncé: il en nait, de plus, deux ou trois sur le bas de la tige; celles-ci sont planes, demi-embrassantes, courtes, ceartées entre elles, et semblables à des bractées.
La tige se divise en rameaux alongés, simples, grèles, étalés, presque pen-dants, qui naissent ordinairement deux à deux, et qui forment un grand panicule lache et épars; le long de ces rameaus se trouvent de petites bractées foliacées, aiguës, de l’aisselle desquelles sortent quatre à six pédicelles greles, filiformes, pendants, qui portent une seule fleur, et qui sont articulés dans le milieu comme dans les Asperges.
Les fleurs sont d’un blanc un peu mélangé de lilas, et à peu près de la même grandeur que celles de l’Anthérie annuel; leur périanthe est à six divisions tres-profondes; les trois extérieures diffèrent tellement des trois intérienres, qu’on serait tenté de regarder les premières comme un calice, et les secondes comme une corolle; celles du rang externe sont oblongues, en-tières, un peu pointues, légèrement calleuses au sommet, et réfléchies sur le pédicelle; celles du rang interne sont simplement étalées, ovales, obtuses, dentées en scie sur leurs bords, d’une consistance extrêmement délicate, blanches, avec la nervure longitudinale de couleur lilas. Les six étamines, qui sont placées devant les six lanières de la fleur, offrent des filaments blancs, grêles et absolument glabres dans leur moitié inférienre, hérissés de longs poils jaunes dans leur moitié supérieure, surmontés d’une anthère droite, un pen courbée au sommet, de couleur noire, et qui émet un pollen jaune.
Lovaire est supérieur, de conleur violette, ovoide, presque triangulaire, marqué de six stries blanches, surmonté d’un style filiforme, un peu plus long que les étamines, blane dans toute sa longueur, violet à son extrémité; le stigmate est peu apparent, de couleur violette, orbiculaire, et parait cilié sur ses bords lorsqu’on l’examine à la loupe.
Après la floraison, le plus grand nombre des fleurs tombe sans porter de fruit: cette chite s’opere par la désumion des deus parties articulées du pédi-celle; quelques fleurs ont produit de petites capsules à peu près globuleuses, à trois loges et à trois valves chargées d’une cloison dans le milieu; les graines sont attachées à l’angle interne des loges, et il n’en mûrit qu’un petit nombre dans chaque capsule.
L’Anthérie à mille fleurs est originaire de la Nouvelle-Hollande. ♃.
Il est cultivé au Jardin des Plantes depuis un an seulement, et a fleuri dans le milieu de l’été passé.
Il se distingue de la plapart des autres plantes par son efllorescence sin-gulière. En effet, lorsque les fleurs sont disposées en épis ou en grappe, on les voit d’ordinaire s’épanouir graduellement, en commençant par le bas et en arrivant au sommet de la grappe: ici, au contraire, on voit s’épanouir ça et la une fleur dans chaque faiscenu; chaque fleur ne dure qu’un jours les capsules tardent peu à múrir; en sorte qu’à la fin de la floraison, on trouve a la fois des fleurs et des fraits meles le long des branches.
Cet Anthérie a les étamines barbues comme les espèces à fleur jaune et à feuilles charnues: doit-il appartenir au genre Anthericum ou au genre Phalangium de Jussieu? doit-il plutôt les réunir, ou bien enfin devenir le type d’un nouveau genre? La diflérence qu’on observe entre les lanières intérieures et extérieures du périanthe, la disposition des fleurs et l’articulation des pédicelles, sembleraient autoriser cette dernière idée; mais il faudrait auparavant examiner les espèces connues d’Anthérie du Cap qui offrent dejà des pédicelles articulés, et comparer leur germination avec celle des Phalangium et des Anthéries barbus.
Fam. des Asphodèles. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
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