Au milieu des épines dont cette plante est hérissée de toutes parts on aurait peine à reconnaitre une Liliacée, si l’on ne faisait pas attention a l’organisation de ses fleurs, par laquelle elle se rattache nécessairement à cette grande famille. Sa tige est ligneuse, vivace, extrêmement ramifiée, coudée, diversement con-tournée, plus ou moins glauque, ainsi que tonte la plante, presque cylindrique à sa base, qui est couverte en partie par des écailles semblables aux stipules, angoleuse et irrégulièrement pentagone dans sa partie supérieure. Les rameaux, très-nombreux, épars, striés et anguleux, s’écartent à angles droits de la tige. Ils sont entourés à leur origine par trois écailles ou stipules membraneuses et lancéolées, dont l’extérieure est en général relevée en bosse à sa base. Les intérieures sont souvent tres-courtes et très-peu apparentes. Les feuilles, auxquelles quelques auteurs ont refusé ce nom, et qui ressemblent en effet à des épines; sont sessiles, comme articulées, roides, épineuses, en forme d’alène, anguleuses, profondément striées et longues de deux à quatre centimètres. Elles sont solitaires ou réunies trois à trois en faisceaux, et entourées à leur base par des sti-pales semblables à celles qu’on observe à l’origine des rameaux.
Les fleurs sont petites, verdâtres, caduques, extrêmement nombreuses, réunies en bouquet à l’aisselle des feuilles et supportées par des pédicelles longs de cinq à huit millimètres, greles et articules vers le milieu de leur longueur.
Le périgone est divisé jusqu’à sa base en six segments ovales-lancéolés, très-étalés, concaves, blanchätres sur les bords, verts ou rougeâtres dans le milieu.
Les filaments des étamines, au nombre de six, sont blancs, en forme dalène, épais et un peu plus courts que les segments du périgone. Les anthères sont ovales-arrondies, jaunes et vacillantes.
L’ovaire est libre, ovalaire, surmonté par trois styles blancs, filiformes, plus courts que lui. Les stigmates sont simples.
Le fruit est une baie coriace, noirâtre, arrondie, un peu déprimée, de la grosseur d’un grain de cassis, et renfermant six graines noires, arrondies.
L’Asperge à grosses épines est assez commune sur les rivages de l’Espagne méridionale, du Portugal, de la Barbarie, de la Sicile et de l’Egypte. L’un de nous l’a retrouvée en abondance dans l’ile d’Ivica.
On la cultive dans les jardins de botanique, où elle demande à être abritéo dans l’orangerie pendant l’hiver. Elle fleurit au mois d’août dans nos climats. Dans son pays natal, elle est en fleurs pendant presque toute l’année.
Quelques auteurs ont cherché à distinguer sous le nom d’Asparagus horridus et d’Asparagus aphyllus, deux variétés de cette plante; mais, si l’on examine les caractères qu’on leur a assignés, on verra qu’à part la grandeur des feuilles, il n’en est aucun qui établisse de dillérences entre elles. Cette grandeur est elle-même tellement variable, non-seulement suivant les individas, mais encore suivant l’age de la plante, que l’on ne doit évidemment y attacher aucune importance. Nous croyons donc devoir réunir ces deux variétés, en adoptant pour leur nom spécilique commun celui d’horridas, quoique moins ancien, de préférence à celui d’aphyllus, qui présente une idée fausse.
Fam. des Asperges. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.