La bulbe de ce Safran ressemble beaucoup à celles du Safran printanier, mais les tuniques qui la recouvrent sont formées de fibres beaucoup plus grossières et plus écartées. Elle émet des fibres radicales assez épaisses et peu nombreuses.
Les feuilles ont également beaucoup de rapport avec celles du Safran prin-tanier, mais sont un peu plus longues et plas étroites. Elles sont, comme elles, linéaires, aiguës, glabres, crensees de deux sillons sur le dos, et marquées d’une ligne blanche, un peu enfoncée sur la surface supérieure. Les gaines membraneuses qui enveloppent leur partie inférieure sont blanchâtres et d’une longueur très-variable.
Entre ces feuilles s’élèvent une ou denx hampes fort courtes entièrement cachées, et uniflores. Les fleurs qui les surmontent sont enveloppées dans une spathe formée de denx bractées membraneuses, blanches, engainantes, presque égales entre elles, terminées en pointe, et presque aussi longues que le tube du périgone. Celui-ci est grèle, anguleux, violet, un peu arqué et nu à son entrée. Le limbe est d’un jaune orangé, plus petit que dans la plupart des autres espèces du même genre. Ses divisions sont lancéolées, linéaires, un peu aiguës et égales entre elles. Les trois extérieures ont la partie moyenne de leur face externe marquée sur le dos de lignes violettes plus ou moins serrées. Elles se recourbent en dehors et se roulent même dans ce sens, lors de l’épanouissement de la fleur, pour rester dans cet état jusqu’au moment où elles se fanent. Les trois inté rieures sont droites, planes et entièrement jaunes.
Les étamines ne dépassent guère la moitié de la longueur des divisions du périgone. Leurs filaments sont en forme d’alène, d’un jaune pale, et insérés a Tentrée du tube du périgone. Ils supportent des anthères linéaires, droites, obtuses, d’un jaune orangé.
Lovaire est sessile, adhérent, irrégulièrement prismatique, de couleur vio-lette, surmonté par un style filiforme. Les stigmates sont de couleur safranée, allongés, roulés en manière de cornet, et dilatés vers la partie supérieure, qui est dentelée, mais non déchiquetée: quelquefois ils atteignent la longueur des segments du périgone; d’autres fois ils ne dépassent pas les étamines.
Nous ignorons quelle est la patrie du Safran de Suse. Il est probable cependant qu’il est originaire des environs de Constantinople, d’où l’Ecluse en avait reçu des bulbes les premières, suivant toute apparence, qui aient été apportées en Europe. On le cultive dans les parterres, ou on le connait sous le nom de Safran jaune de Hollande. Il y est moins répandu que le Safran jaune, et fleurit un peu plutôt, c’est-à-dire, dans nos climats, au mois de février.
Ce Safran, que M. Gawler a le premier, parmi les botanistes modernes, reconnu pour une espèce distincte, pourrait facilement être confondu avec le Safran à fleurs jaunes, si l’on n’avait égard aux caractères suivants qui l’en distinguent. Sa couleur est d’un jaune plus orangé, avec des lignes violettes beaucoup plus marquées. Sa fleur est plus petite, et s’épanouit plutôt. Les segments extérieurs du périgone se renversent et se roulent même en dehors dans l’épanouissement de la fleur. Les intérieurs ne sont presque point concaves. Les stigmates sont d’une couleur de Safran, et simplement dentelés au sommet. Enfin les tuniques de la racine sont formées de fibres grossières assez écartées.
Fam. des Iris. Juss.—Triandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.