Ce Dragonnier est un petit arbrisseau qui, dans nos serres, ne dépasse guère un métre de hauteur; mais qui, dans son pays natal s’élève jusqu’à 3 mètres; son feuillage est d’an vert assex foncé, et devient absolament rougeâtre peu à près la naissance des feuilles: ce changement de couleur a presque toujours lieu chez les individus cultivés dans nos serrs. Ramph nous apprend qu’on l’observe souvent de même aux Moluques.
Sa tige est ordinairement simple, cylindrique, droite, un peu grisatre, marquée d’anneaux, qui sont les cicatrices des anciennes feuilles; celles-ci, quoique réellement disposées en spirale, sont cependant déjetées sur deux côtés opposés de la tige; leur base est embrassante; elles sont portées sur un long pétiole concave, et s’évasent en un limbe oblong, lancéolé, pointu, en-tier, roulé sur lui-mème en cornet avant l’entier développement.
Les fleurs forment une panicale droite, rameuse, plus courte que les feuilles, et qui nait de l’aisselle de la feuille supérieure: ces Bleurs sont blanchätres dans les individus dont les feuilles conservent la couleur verte; elles deviennent parparines, ainsi que leurs pédoncules et leurs bractées, lorsque les feuilles acquièrent elles-mêmes cette conleur. Le pédoncale général est cylindrique, divisé en rameaux, qui portent eux-mêmes de petits pédicelles uniflores, courts, étalés et renfles vers leur sommet; les bractées sont demi-embrassantes, con-caves, pointues: à la base de chaque pédicelle propre, on trouve deus ou trois petites bractées qui forment une espèce d’involuere.
Chaque fleur, considerée isolément, nous présente une corolle cylindrique, d’une seule pièce, à six divisions profondes, dont trois extérieures, droites, épaisses, un peu plus courtes, et trois intérieures plus minces, plus pâles, et un peu étalées au sommet. Les étamines, qui sont au nombre de six, sont placées devant chaque division de la corolle: leurs filaments sont soudes par leur base entre eux, et avee la corolle elle-même: ils sont planes, membra-neus, nullement renflés dans le milieu de leur longueur, plas courts que la corolle, terminés par des anthères droites, jaunes, oblongues, presque en forme de fer de flèches; l’ovaire est libre, blanchätre, ovoïde; le style est cylin-drique, un peu triangulaire, droit, purpurin vers son sommet, terminé par trois stigmates irréguliers qui dépassent à peine la longueur de la corolle.
Le fruit, que je n’ai point vu parvenir à sa maturité, est, selon Rumph, une baie sphérique ou un peu comprimée, qui acquiert la moitié de la grosseur d’un grain de raisin, et qui, en mûrissant, prend une belle couleur rouge, comme les baies de nos asperges. Ces fruits renferment trois graines dures, noires et anguleuses.
Cette espèce de Dragonnier est originaire des Moluques, des Indes et de la Chine. On la enltive à Amboine, sur les bords des jardins et des posses-sions: c’est de la qu’on lui a donné le nom de Terminale, qui indique qu’elle sert de terme ou de limite.
Rumph distingue la Terminale blanche, c’estadire, celle dont les feuilles restent toujours vertes, et dont les flears sont blanches; et la Terminale rouge, c’est-dire, celle dont les feuilles et les fleurs deviennent purparines: les habitants de Ternate, faisant allacion & se changement de couleur des feuilles de cette dernière variété, lai donnent le nom de Ngassi, qui signifie feuille men-tense; la variété blanche, qui est appeléo Sole par les habitants de Coram, est regardée au contraire comme un emblème de la sincérité et de l’amitie.
Les racines de l’une et de l’antre variété sont employées aus Moluques, pour guérie les dysenteries et les diarrhées: les feuilles, cerasées et chaulles, sont appliquées sur les blessures d’un poisson vénéneus nommé Jean Swangi.
Fam. des Asperges. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.