Cette plante, ainsi que toutes celles de ce genre, pousse ses feuilles et sa fleur à deux époques dillérentes; dans le premier état, elle attire les regards par la grandeur de ses deux feuilles radicales, opposées et étalées sur la terre; dans le second, elle excite l’admiration par son ombelle de couleur écarlate, qui lui a mérité le nom d’Hémanthe, c’est-à-dire, Fleur de sang.
La racine est une bulbe arrondie, écailleuse, de la grosseur du poing, qui, de sa base, pousse des fibrilles blanchâtres et cylindriques, et qui, de son som-met, par deux places différentes, émet les feuilles et la hampe florale.
Les feuilles sont au nombre de deux seulement, opposées, étalées, glabres, d’un vert foncé, un peu épaisses, en forme de langue, à bords parallèles et i sommet obtus; leur longueur atteint jusqu’à 5 et 6 décimètres, et leur largeur est de 10–13 centimètres.
Long-temps après la dessication des feuilles, s’élève de la racine une hampe droite, cylindrique, épaisse, tachetée de points rougeâtres, longue de 6–7 centimètres, qui s’évase au sommet en un involuere composé de six folioles ovales, larges, obtuses, d’un beau rouge: dans cet involucre se trouvent quinze à vingt fleurs portées sur un court pédicelle, et disposées en ombelle plus courte que l’involucre.
Chaque Meur est composée d’une corolle monopétale, posée sur l’ovaire, en forme d’entonnoir, à six divisions lineaires, obtuses, et d’un beau rouge co-quelicot; six étamines insérées sur le tabe de la corolle sclèvent devant les six divisions, et dépassent un peu la longueur du limbe; elles soutiennent de grosses anthères jaunes.
ovaire est arrondi, placé sous la corolle: il émet un style droit, cylindri-que, égal à la longueur des étamines, et tronqué au sommet.
Le fruit est une baie arrondie, à trois loges, à trois valves: chaque loge ne renferme qu’une seule graine.
Cette belle plante est originaire du Cap-de-Bonne-Espérance, et a reçu, assez improprement, le nom vulgaire de Tulipe du Cap; elle est cultivée dans les jardins de botanique depuis la fin do 17.* siècles elle fleurit toutes les années dans les serres du Jardin des Plantes, mais elle n’y donne pas de fruit: c’est en an-tomne que ses feuilles commencent à pousser; elles grandissent pendant l’hi-ver, et se dessèchent au printemps: à cette époque, l’oignon reste, pendant trois mois environ, caché sous terre, sans donner aneun signe de vie; à l’entrée de l’été, il commence à pousser la hampe. Lorsque la fleur est entièrement épanouie, ce qui arrive au milieu de l’été, on serait tenté de prendre l’ombelle pour une seule fleur qui renfermerait un grand nombre d’étamines, et dont l’involuere serait la corolle.
Fam. des Narcisses. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.