La bulbe de cette belle Liliacée est arrondie, de la grosseur d’un oignon commun. Elle émet des radicules épaisses, peu nombreuses: de son sommet sort un faisceau de feuilles rétrécies en un pétiole large et engainant; les inférieures ont un limbe très-court, obtus, presque avorté; les supérieures sont oblongues, pointues, munies d’une côte moyenne, épaisse, et de fibres toutes longitudinales; les gaines et les fenilles inférieures sont rougeâtres, tachées de points blancs ou verdâtres: toutes ces feuilles sont droites, et non étalées comme dans la plupart des espèces du même genre.
A côté des feuilles on voit sortir d’entre les tuniques de la bulbe une hampe droite, presque cylindrique, longue de + à 5 décimètres, marquée vers sa base de taches d’un pourpre foncé. Cette hampe porte à son sommet une ombelle d’environ s5 fleurs inodores et d’un rouge vif. La spathe est fendue jusqu’à sa base en 4 lanières (ou folioles) oblongues, pointues, violettes, étalées, souvent réfléchies. Les pédicelles sont greles, verts, entremelés de bractées membraneuses, cylindriques, et mullement articulés.
Le périgone adhère par sa base avec l’ovaire: son tube est long de 15 milli metres, marqué de six sillons; son limbe est divisé profondément en six lanières étroites, linéaires, un peu pointues, longues de 25 à 30 millimètres, très-ouvertes, déjetées vers la base à la fin de la fleuraison.
Les filets des étamines naissent de la gorge du périgone: ils sont en forme d’alene, greles, d’un rouge vif, longs de 3 & 4 centimètres, droits et saillants hors de la fleur; les anthères sont droites, oblongues, noirâtres, remplies d’un pollen jaune.
Lovaire est verdatre, ovoïde, à six angles obtos: le style est filiforme, d’un rouge vif, égal à la longueur des étamines, quelquefois même un peu plus long, terminé par un stigmate simple.
Je n’ai pas vu le fruit.
Cette plante croit naturellement près de Sierra-Léona en Guinée, dans les lieux ombragés près de la mer. ♃.
On l’a cultivée dans les jardins au commencement du seizième siècle, où Swertius et Debry l’ont dessinée et déerite. Depuis cette époque, elle n’a été retrouvée que dans ces derniers temps, et est encore très-rare dans les jardins de botanique. Elle a fleuri dans l’été de 1807 au jardin du Muséum d’Histoire naturelle.
OBSERVATIONS.
Je n’hésite pas à rapporter ma plante à l’Hémanthe multiflore, à cause de sa ressemblance générale avec les ligures et les descriptions de cette espèce. Cependant les auteurs disent que l’Hémanthe multiflore a les pédoncules articulés, et même ces articulations sont représentées d’une manière très-marquée dans la figure de Debry. Morison, qui parait l’avoir copiée, les a adoucies. Je pense que ces pédoncules ne peuvent en aucun cas étre articulés, mais peut-être noueux, et que c’est probablement le renflement de la base de l’ovaire qui aura induit en erreur les botanistes à une époque où l’anatomie des plantes était presque inconnue.
Fam. des Narcisses. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.