La racine de cette plante est un tubercule solide, irrégulier, environné de fibres blanchâtres; elle pousse une tige droite, cylindrique, glabre ainsi que le reste de la plante, terminée par un faisceau de fleurs, munie vers le tiers de sa longueur d’une seule feuille droite, courte, un peu engainée à la base, pliée sur elle-même de manière à former un limbe en forme de glaive; les autres feuilles naissent de la racine, atteignant à peu près la hauteur de la tige; elles sont droites, pointues, linéaires, en forme de glaive, larges d’un centimètre sur trois décimètres de longueur.
La spathe est à deux valves foliacées, droites, pointues, concaves, presque égales, et dont l’une enveloppe l’autre à sa base; de cette spathe sortent environ quatre pédicelles grêles, uniflores, qui s’élevent à peine hors des valves, et dont les fleurs s’épanouissent successivement.
Ces fleurs sont d’un jaune vif, un peu tachées de noir vers leur partie in-terne; le périgone est à peu près en forme de cloche ouverte, à six lanières qui atteignent le sommet de l’ovaire; les trois extérieures sont grandes, étalées, tachées, ovales, à peu près en forme de coin, obtuses, longues de deux centi-mètres; les trois intérieures sont de moitié plus petites, oblongues, élargies au sommet, qui se recourbe facilement vers le centre de la fleur.
Les étamines sont au nombre de trois, placées à la base des grandes lanières du périgone, dressées, mais non soudées ensemble par leurs filets; les anthères sont linéaires, de couleur jaune et à deux loges. Le style est court, grêle, ter miné par trois stigmates jaunes, pétaloïdes, divisés en deux lobes.
Le fruit est une capsule oblongue, à trois angles obtus, à trois loges, à trois valves, à plusieurs graines noires et globuleuses.
Cette singulière Iridée croit dans les prairies humides et ombragées de la Martinique, où elle a été découverte par Plumier. ♃.
Nous l’avons figurée et décrite dans l’un des jardins de S. M. l’Impératrice, où elle était provenue de graines reçues de Caracas.
On la conserve dans la serre chaude, où elle fleurit à la fin du printemps. Elle se multiplie facilement par ses graines, qui viennent à maturité dans nos jardins.
Dans ma dissertation sur le genre Vieusseuxia, j’ai été induit en erreur par la figure que Jacquin avait donnée de cette plante, et, croyant ses étamines monadelphes, je l’avais classée parmi les Vieusseuxia. Ayant eu depuis lors occasion d’observer cette espèce, j’ai reconnu qu’elle a les étamines libres et ne peut appartenir à ce genre, dont elle s’éloigne aussi par le port. Pour la classer, on ne peut hésiter maintenant qu’entre les genres Iris, Morca, ou le nouveau genre Marica de Gawler. Dans l’incertitude où je me trouve encore sur les limites réelles de ces genres, j’ai préféré présenter ici la description de cette plante sous le nom qui est le plus anciennement connu; j’observerai seulement que M. Gawler me parait avoir senti très-heureusement ses rapports naturels, en la rapprochant du Morœa vaginata (lil. n. 56) qui est son Marica northiana.
La Plante de grandeur naturelle.
Fam. des Iridées. Juss.—Triandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.