Cette espèce, dont jasqu’à-présent il n’a été fait aucune mention dans les ouvrages des naturalistes, ressemble beaucoup i la précédente, soit pour le port, soit pour la couleur des fleurs; mais en dillère par ses pétales intérieurs plus longs que les stigmates, tandis qu’ils sont plus courts dans l’Iris faux-Acore.
Sa tige est droite, cylindrique, un peu comprimée, haute d’un ou deux mètres. Elle est couverte en partie par la gaine des feuilles. Celles-ei, qui sont d’autant plus courtes, qu’elles se rapprochent davantage du sommet de la tige, sont larges de deux ou trois centimètres, en forme de glaive, engainées à la base, pointues au sommet, parfaitement glabres. Le bas de la plante est entouré d’un faisceau de feuilles radicales.
Les fleurs, au nombre de trois ou quatre, sont grandes, jaunes, entourées à leur base par deux feuilles opposées qui font l’office de spathe, et portées sur des pédicelles cylindriques, longs de trois ou quatre centimètres. On en voit en général deux épanouies à la fois.
Le périgone est fendu jusqu’auprès de l’ovaire, auquel il adhère intimement, et ne forme au dessus de lui qu’un tube extrèmement court. Les trois segments extérieurs sont étalés et en forme de pétales. Leur tige est concave et hori-zontale; leur limbe pendant, plane, un peu échancré. Ils sont dépourvus de barbe et recouverts à leur base par les stigmates. Les trois intérieurs sont re-dressés, oblongs, fendus au sommet, plus longs que les stigmates; ceux-ci sont jaunes, divergents, fendus au sommet, concaves: ils logent, sous leur concavité, une étamine jaune, adhérente au périgone. L’anthère est très-longue, et s’ouvre en dessous. Lovaire est allongé, à six sillons, dont trois pen profonds, et trois très-sensibles. Sa partie supérieure s’évase et devient hexagone.
Le fruit est une capsule à trois valves, a trois loges, dont chacune renferme deux rangées de graines attachées à l’axe central.
Nous avons vu cette belle plante dans le jardin de M. Lemonnier, à Ver sailles. On l’y cultive depuis long-temps sous le nom d’Iris de Rhodes, et on la croit originaire de la Grèce. Je la dédie à la mémoire de cet illustre bota-niste, qui, pendant toute sa vie, a favorisé puissamment les progrès de la science, et qui, continuant, jusqu’à ses derniers momens, à encourager ceux qui la cul-tivent, a, dans le temps malheureusement trop court pendant lequel je l’ai connu, facilité mes propres recherches, en m’ouvrant libéralement son jardin et ses collections.
Fam. des Iridées. Juss.—Triandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.