Cette espèce, qui a donné son nom au genre entier, est remarquable par la forte odeur de muse qu’exhalent ses fleurs, d’ailleurs petites, peu apparen-tes, et d’une couleur sale et mal décidée.
Sa bulbe est blanche, ovoide, de la grosseur d’un petit œuf de poule, garnie de tuniques membraneuses; elle émet, par sa base, des racines simples, blanches, épaisses, marquées de petites cannelures transversales: ses feuilles, qui naissent de la bulbe, sont de consistance molle, de couleur glauque, d’abord droites, puis étalées, oblongues, presque aigués, un peu calleuses au sommet, courbées en gouttière, à peu près égales à la longueur de la hampe: celle-ci est droite, cylindrique, simple, verte, haute de 2–3 décimètres, terminée par une grappe droite, serrée, ovale-oblongue, composée de petites fleurs, d’abord horizontales, ensuite un peu déjetées en bas. Ces fleurs sont portées sur des pédicelles cylindriques, longe de 2–3 millimètres; à leur base se trouvent ordinairement deux bractées très-courtes, obtuses ou un peu den-tées, dont une latérale, et l’autre placée immédiatement sous le pédicelle.
La corolle est en forme de grelot ovoïde, un peu resserrée à la base, presque fermée au sommet, monopétale, terminée par un disque calleux, hexa-gone, chargé de six dents obtuses qui bordent l’orifice: ces fleurs ont une teinte d’un gris jaunatre sale, qui se change, peu après la fécondation, en une couleur rousse ou feuille morte.
Les étamines sont au nombre de six, insérées sur la corolle, un peu au dessous du milieu de sa longueur; leurs filets sont très-courts; leurs anthères ovoïdes, d’un pourpre brun, a deux loges pleines d’un pollen blanchâtre. L’ovaire est libre, triangulaire, verdâtre; le style court, fort épais, terminé par un stigmate épais et triangulaire. Je n’ai pas vu ses fruits.
Cette plante passe pour indigène de la Perse; mais on la trouve sauvage dans quelques parties du midi de l’Europe, et notamment, selon Gouan, aux environs de Montpellier. ♃.
Elle porte les noms de Muscari, Musc, Groppe de Jacinthe: on la cultive dans plusieurs jardins, à cause de l’odeur agréable de ses fleurs, qui, lorsqu’elles sont en grande masse, parfument lair à une grande distance.
On la multiplie de cayeux: elle se plait dans les lieux ombragés et un peu humides.
Le genre Muscari, établi par Tournefort, avait été réuni par Linné avec celui des Jacinthes; mais ensuite, Miller, Monch et Desfontaines, ont né-tabli ce genre, aussi tranché par le port que par les caractères: il diffère en ellet, non-seulement des Jacinthes, mais de toutes les Liliacées, par sa corolle en grelot, à six dents.
Miller parait avoir confondu, sous une seule dénomination, le Muscari odorant, auquel sa description se rapporte, et le Muscari à Grappe, auquel appartiennent tous ses synonymes, à l’exception de celui de l’Ecluse: ces deux plantes sont cependant essentiellement distinctes.
Fam. des Asphodèles. Juss.—Hexandrie monogynie. Lin.
The original French description of this flower is transcribed here from original scans rather than using an automated translation service to preserve the author’s original voice in the time it was written. Automated translation is available but can be prone to mistakes.